À 95 ans, Mahamed Hossen Safurally observe toujours le jeûne et accomplit le taraweeh

Natif de Grande-Retraite, ce nonagénaire habitant Vale est né le 12 septembre 1923 de l’union entre Maryam et Moideen, sa mère et son père respectivement. Très aimé par son entourage, il est l’aïeul de son endroit où il vit depuis ses 18 ans. Atypiquement, il confie de ne souffrir d’aucun problème de santé.

Affectueusement appelé Dada Umar, ce benjamin d’une fratrie de quatre garçons n’a jamais été scolarisé. Il a toujours travaillé, pour ainsi dire, tantôt comme laboureur et tantôt comme éleveur jusqu’à ce qu’il prend sa retraite. À 18 ans, Dada Umar s’est marié à Maimoon, qui avait 13 ans, une jeune fille originaire de Saint-Pierre. Mais la famille de celle-ci ne voyait pas d’un bon œil cette union, les frères de Maimoon sont venus la récupérer après seulement 2 mois et ont mis fin au mariage.

Après la séparation de ses parents, et ne pouvant continuer à faire face à la vie sans une âme sœur, Dada Umar s’est remarié la même année, à une autre jeune fille de Vale, Rameeja, qui avait également 13 ans. C’est d’ailleurs depuis son mariage qu’il s’est installé à Vale. De l’union entre lui et Rameeja, naîtront 10 enfants, sois 6 filles et 4 garçons. Coup dur pour Dada Umar : sa compagne de toujours décèdera en 2012.

Quelques années après son mariage, Mahamed, enrôlé dans l’armée brittannique pendant la Seconde Guerre mondiale, met le cap pour l’Égypte, où il bossera comme auxilliaire. À la fin de la guerre, il retourne au pays après cinq longues années passées loin de sa famille. Il avait déjà deux enfants avant de partir. À son retour au pays, il reprend sa pioche de laboureur mais il a aussi commencé à travailler comme maçon. « J’ai moi aussi contribué dans le développement de l’île, notamment dans la construction de la route dite ‘vingt pieds’, bien connu des habitants du Nord », nous annonce-t-il fièrement.

Il a pu réaliser son désir le plus cher : accomplir le hajj

Depuis, certains de ses enfants se sont essaimés à l’étranger. Une occasion pour Dada Umar de visiter des pays étrangers, comme la France, l’Italie et l’Arabie saoudite, sans parler de Rodrigues. Il avait accompli le hajj en 1995, d’où il garde de très bons souvenirs. Il décrit son séjour en Arabie comme étant les meilleurs jours de sa vie car c’était son rêve le plus cher d’accomplir le cinquième pilier de l’Islam au moins une fois durant sa vie et il l’a bel et bien réalisé.

Pendant ce mois du Ramadan, le vieil homme est déjà sur pied à 2 h chaque matin. Il accomplit la prière tahajjud quotidiennement et se plonge dans le saint Coran jusqu’à la prière de l’aube. À ce jeudi 30 mai, il avait déjà complété 23 des 30 chapitres du Coran, rien que pour ce Ramadan. Pour le sehri, Dada Umar mange du pain, du gruau (gréo) et boit du thé que sa bru prépare, avec beaucoup d’affection pour lui. Il est à noter que Dada Umar n’aime pas manger du poulet mais raffole de la viande et de tous les légumes.

Ce nonagénaire de ce paisible village du Nord accomplissait autrefois l’ittekaf tout le long du mois de Ramadan seul dans la mosquée, mais depuis 8 années maintenant, ses enfants préfèrent l’avoir sous leurs yeux pour s’assurer de sa sécurité. Le nonagénaire assurait aussi auparavant le remplacement de l’imam à la mosquée du coin, la Vale Quaderi Mosque.

Ce patriarche fait la fierté de ses 33 petits-enfants, 20 arrière-petits-enfants et 3 arrière-arrière-petits-enfants. Quel est le secret de sa longévité ? « On doit juste manger sainement, accomplir ses prières et maintenir une bonne relation avec la famille et le voisinage, et Dieu fera le reste », selon lui.