Abus flagrants du board sortant du ‘Medical Council’ : Même erreur, différentes sanctions

Le mandat du board du ‘Medical Council’ tire à sa fin. Les prochaines élections pour élire les nouveaux membres devront se tenir le 26 janvier prochain. Le ‘Nomination Day’ a d’ailleurs eu lieu hier, samedi 5 janvier 2019. Déjà, les médecins se disent en faveur de l’élection d’une nouvelle équipe qui travaillera en toute impartialité. Le mandat du board sortant, dit-on dans le milieu concerné, a été ponctué d’allégations de favoritisme envers certains et de sanctions considérées comme étant injustes ou même illégales envers d’autres. Un membre du board, plus particulièrement le Dr Shyam Purmessur, a même violé carrément les règlements sans qu’il ne soit inquiété outre mesure par le ‘Medical Council’, envoyant ainsi un mauvais signal au corps médical.

Les médecins, exaspérés par les dérives du board sortant, relèvent des cas flagrants où le ‘Medical Council’ aurait pratiqué une politique de deux poids deux mesures. L’on cite ainsi le cas du gynécologue Yusuf Boodhoo. Ce dernier, trouvé coupable d’une faute ayant entraîné la mort d’une patiente en 2005, a eu droit à une « stay of execution » en attendant que son procès soit entendu par le Privy Council prochainement. Or, l’Ordre des Médecins a décidé de faire fi de cet ordre de la Cour suprême en prenant la décision de radier le gynécologue du tableau. Une décision jugée illégale d’un point de vue juridique. Bien que des voix dissidentes se soient faites entendre au sein du board pour contester cette décision, les membres n’ont pas été appelés à passer au vote. Le fait que le Dr Boodhoo ait déjà été sanctionné par la ‘Public Service Commission’ (PSC) dans le passé est aussi évoqué. « Sa radiation du tableau comme ‘medical practitioner’ ne s’apparente-t-elle pas à une double sanction puisqu’il avait déjà été suspendu par le ministère et ses ‘increments’ avaient été gelés par la PSC ? » s’interrogent des médecins.

Si ces derniers se disent interpellés par cette sanction « injuste » prise par l’Ordre des Médecins contre le Dr Boodhoo alors qu’il attend toujours le verdict du Privy Council, ils sont révoltés par la clémence de cette instance envers le Dr I. Thacoor. Celle-ci est accusée de négligence médicale ayant entraîné la mort d’une maman et de son nourrisson. Toutefois, la gynécologue aurait été plus chanceuse. Au lieu d’être radiée, comme le Dr Boodhoo, elle n’aurait écopé que d’une interdiction de pratique pour une durée de six mois. Une décision qui a été prise après que le board se soit passé au vote. « Comment se fait-il que pour les mêmes accusations, il y a des sanctions différentes ? Pourquoi le Medical Council s’est-il montré plus indulgent envers le Dr Thacoor alors que deux personnes sont mortes dans son cas ? » se demande-t-on dans le milieu médical.

Le Dr N. Hosany, prochaine victime ?

Il nous revient, par ailleurs, qu’un autre médecin risque de faire les frais des décisions prises « au petit bonheur » par le ‘Medical Council’. De sources concordantes, nous apprenons que cette autorité compte solliciter la PSC pour que des sanctions soient prises contre le Dr N. Hosany. Et ce, en dépit du fait que ce chirurgien ait été récemment disculpé par le ‘Medical Disciplinary Tribunal’. Une décision qui risque de déchaîner, une nouvelle fois, les passions.