Achat de ‘disposal sterile gown’ auprès d’Hyperpharm Ltd : Une unité achetée à Rs 1667 alors que le prix normal est moins de Rs 500 !

  • Le ministre de la Santé, Kailesh Jagutpal, au pied du mur suite à ce nouveau cas de dilapidation des fonds publics au profit des agents politiques

L’affaire Hyperpharm n’est pas près de terminer. Alors que l’opposition réclame l’institution d’un ‘Select Committee’ sur l’achat des médicaments auprès d’Hyperpharm Ltd, voilà un autre achat effectué auprès de cette compagnie qui va sans doute ajouter de l’eau à son moulin.

En pleine période de Covid-19, tandis que tout le monde reste confiné à la maison, certains s’amusaient visiblement à s’enrichir illicitement sur la tête des contribuables. C’est ainsi que le ministère de la Santé a fait l’acquisition de 25 000 ‘disposable sterile gown’ auprès de la compagnie Hyperpharm Ltd. La cotation, envoyée le 21 avril de cette année, a été approuvée une semaine plus tard, soit le 28 du même mois. Ce qui interpelle surtout, c’est le coût exorbitant de ces ensembles.

En effet, le ministère a payé Rs 1667.50, incluant la VAT, pour un ‘disposal sterile gown’ alors que celui-ci est vendu ailleurs à moins de Rs 500 ! Au total, le ministère de la Santé a donc déboursé Rs 41 687 500, incluant la TVA, pour les 25 000 ‘disposal sterile gown’. Une somme colossale, considérant le fait que ces équipements n’auraient pas dû coûter plus de Rs 20 millions ! Ce contrat, paraît-il, a également été alloué par « Emergency Procurement ».

Kailesh Jagutpal sur la sellette

Cette acquisition risque de mettre encore une fois le ministre de la Santé, Kailesh Jagutpal, au pied du mur. Sous la pression des membres de l’opposition, dont celle d’Arvin Boolell et de Shakeel Mohamed qui ont « called out his bluff », il a dû se rétracter par la suite en concédant qu’il avait effectivement commis une erreur en affirmant, lors de la PNQ, que Hyperpharm Ltd n’avait pas obtenu de contrat pour l’approvisionnement en produits pharmaceutiques durant le confinement. Aurait-il mis les points sur les i s’il n’avait pas été acculé ? Sa réponse initiale était-elle un acte délibéré pour induire le Parlement et la population en erreur ? Comme dans l’affaire Saint-Louis, c’est difficile de croire que les fonctionnaires ne l’ont pas mis au courant des faits entourant les achats effectués par son ministère alors que la PNQ était axée dessus.

Hyperpharm Ltd, soulignons-le, a fait l’actualité cette semaine, suivant la PNQ d’Arvin Boolell. Entre le 20 mai et le 20 juin, cette compagnie a obtenu des contrats de l’ordre de Rs 67 108 224 pour la fourniture des médicaments ‘sub-standard’ au ministère de la Santé, et ce à travers l’« Emergency Procurement ».  Cette société est dirigée par Ashvin Bundhun. Ce dernier a été membre du Pharmacy Board, du Medical Council et ainsi que la Pharmaceutical Association of Mauritius. Le ministre Kailesh Jagutpal, ancien président du Medical Council, ne peut ainsi prétendre ne pas le connaître.

Ashvin Bundhun est aussi connu comme un fervent activiste du MSM au no. 8, soit dans la circonscription du Premier ministre. Il a d’ailleurs été très actif sur le terrain durant les dernières élections générales. Même pendant le confinement, alors qu’il s’enrichissait sur le dos de la population, il est venu à la rescousse du MSM en parrainant une distribution des denrées alimentaires au no. 8. La question qui reste posée : a-t-il bénéficié de ces contrats en raison de ses affinités politiques avec des proches du pouvoir ?