Affaire Citadelle: La motion de remise en liberté conditionnelle de sept suspects rejetée

Quinze jours après les incidents survenus à La Citadelle, les suspects demeurent en détention policière, tandis qu’une dizaine d’autres sont toujours recherchés. Même si plusieurs d’entre eux ont confirmé leur présence sur les lieux, ils nient toutefois toute implication dans cette affaire. À ce jour, 25 suspects sont en détention policière, alors qu’une vingtaine d’autres ont été interrogés et autorisés à partir.

Vendredi après-midi, la magistrate Shavina Jugnauth, qui siège en cour de Port-Louis, a fait connaître sa décision sur la demande de liberté conditionnelle formulée par pas moins de sept suspects. Parmi eux, Anfal Khodadin et Imteaz Tourabally, les deux premiers suspects arrêtés dans le cadre de cette enquête. Dans son ‘Ruling’, la magistrate a avancé plusieurs arguments pour justifier leur détention prolongée. Pour la majorité des suspects, la police avait avancé le risque qu’ils pourraient altérer des preuves, influencer des témoins, et qu’ils représentaient une menace pour la paix publique. La majorité des arguments avancés ont été retenus par la magistrate. Elle a fait ressortir qu’elle a pris en considération les droits constitutionnels des accusés dans cette affaire, et a fait un exercice de balance pour arriver à une conclusion. Après ces considérations, elle est d’avis qu’aucune condition ne peut être imposée aux suspects, et de ce fait, leur motion a été rejetée.

Plusieurs autres suspects comparaîtront en Cour de Port-Louis durant la semaine, où le représentant du Directeur des Poursuites Publiques prendra position sur la levée ou le maintien des objections à leur remise en liberté conditionnelle. Depuis le début de la semaine dernière, les enquêteurs se penchent sur un rassemblement qui a eu lieu au Champ-de-Mars le soir même des incidents, et ayant trait à une marche en soutien à La Palestine tenue le dimanche 22 octobre dernier. Les enquêteurs sont d’avis que ce rassemblement n’a rien à voir avec les incidents. Cela malgré le fait que quelques personnes qui y étaient présentes ont été arrêtées. Les premiers éléments de l’enquête policière ont révélé que les organisateurs de la marche avaient déployé un grand drapeau de la Palestine, qu’ils avaient ensuite utilisé lors de la marche du dimanche 22 octobre. Il s’agit en effet du troisième plus grand drapeau palestinien au monde déployé lors d’une marche pacifique.

Vendredi, l’organisateur en question, Junaid Al Khalifa, un habitant de Phoenix, a été entendu pendant toute la journée par les enquêteurs de la ‘Major Crime Investigation Team’ (MCIT). Il est revenu en détails sur les évènements concernant la préparation de la marche, et a affirmé que son rassemblement n’a rien à voir avec les incidents à La Citadelle. Il a été autorisé à partir après son interrogatoire.