[Affaire Gooljaury] La justice bloque les actifs de plusieurs enseignes commerciales

Dans le cadre de son enquête sur une affaire présumée de blanchiment d’argent visant Rakesh Gooljaury, la Financial Crimes Commission (FCC) a franchi une étape clé ce lundi 19 mai 2025 en obtenant une Criminal Attachment Order de la Cour suprême. Cette mesure judiciaire marque une avancée significative dans les efforts déployés par les autorités pour retracer et geler les avoirs issus de transactions suspectes.

Rakesh Gooljaury a précédemment été arrêté dans le cadre d’un scandale financier portant sur des prêts toxiques d’un montant total d’environ Rs 1,5 milliard, accordés par l’ex-Mauritius Post and Cooperative Bank (MPCB). L’enquête de la FCC a permis de mettre en lumière de fortes présomptions selon lesquelles les fonds provenant de ces prêts auraient été utilisés pour l’acquisition de parts dans plusieurs entreprises, dont les actionnaires seraient liés à Rakesh Gooljaury.

Le Criminal Attachment Order en question interdit toute opération de transfert, d’hypothèque, de cession ou de manipulation, par qui que ce soit, des actions détenues :

  • Par Anishtabye Natacha Ruggoo dans les sociétés suivantes :
    (i) Diamoda Foods Co Ltd (exploitant les enseignes Paul)
    (ii) Corpxcel Consultancy Services Ltd (également exploitant Paul)
    (iii) Goldmond Ltd (gérant une enseigne Swarovski)
    (iv) Wool Mill Co. Ltd (gérant des enseignes Swarovski)
    (v) Mafis Trading Ltd (opérant les enseignes Pandora)
  • Par Neetesha Teelwah dans Universal Fusion Foods and Restaurateurs Ltd.

En outre, l’ordonnance judiciaire mandate un huissier de justice pour effectuer un inventaire des stocks présents dans les boutiques Swarovski exploitées par Goldmond Ltd et Wool Mill Co. Ltd, situées à Grand-Baie, Bagatelle et à l’aéroport international SSR. Les deux sociétés concernées ont également été sommées de soumettre un rapport semestriel à la FCC sur leurs stocks et chiffres d’affaires respectifs.

Ce coup de filet financier, permis par l’intervention directe de la Cour suprême, témoigne de la stratégie affirmée de la FCC : frapper les criminels là où cela fait le plus mal – au portefeuille. En ciblant les produits du crime, la Commission entend bien empêcher que les auteurs d’infractions économiques puissent tirer profit ou dissimuler les fruits de leurs activités illégales.

L’enquête se poursuit et pourrait donner lieu à de nouvelles révélations ainsi qu’à d’éventuelles actions judiciaires dans les semaines à venir.