Affaire MedPoint : Navin Beekharry, Offside!

 

Navin Beekharry, le directeur général de l’Independant Commission Against Corruption (ICAC), est devenu avec le temps la bête noire de l’opposition parlementaire et extra-parlementaire. Appelé par le Premier ministre à faire profil bas depuis sa nomination à la tête de l’ICAC, Navin Beekharry n’a pas séduit et cumule les frasques.

La dernière en date, son déplacement jugé « indécent » par l’opposition à Londres le mardi 15 janvier dernier pour les auditions devant le Privy Council de l’affaire considérée comme le scandale du siècle, l’affaire MedPoint. Que faisait le directeur général de l’ICAC au Privy Council alors qu’il n’avait strictement rien à faire là-bas ? C’est la question que se posent plus d’un, d’autant plus que l’ICAC a retourné sa veste dans cette affaire.

Pour rappel, l’ICAC était l’instance à l’origine des poursuites contre Pravind Jugnauth. Lors de l’appel interjeté par Pravind Jugnauth devant la Cour suprême, l’ICAC avait soumis un ‘brief’ devant les juges où il soutenait point par point le jugement de la cour intermédiaire ayant reconnu coupable Pravind Jugnauth.

L’ICAC a maintenant fait un virage à 1800 en soutenant les conclusions de la Cour suprême innocentant Pravind Jugnauth, et les arguments avancés par le panel d’avocats de Pravind Jugnauth, dans un ‘written brief’  que Deans Court Chambers, une firme légale à Londres, avait fait parvenir au Privy Council au nom de l’ICAC en novembre dernier.

Dès lors, les déboires de Navin Beekharry, souvent sous les feux des critiques, se sont manifestés.  Successivement, les différents leaders des partis politiques, de Navin Ramgoolam à Alan Ganoo, se sont mis à réclamer la tête du directeur général de l’ICAC.

Bérenger torpille Beekarry

La présence de Navin Beekarry au Privy Council n’a pas plu au leader du MMM, qui a sévèrement critiqué le directeur général de l’ICAC. Pour Paul Bérenger, c’est inacceptable qu’après la « volte-face » de l’ICAC la semaine dernière, Navin Beekarry « a osé » se rendre sur place. « Li mett li divan, c’est pire ki indécent, li fer nu gagn honté et tout cela aux frais des contribuables », a martelé le leader des mauves. Il n’a pas mâché ses mots envers ce dernier : « Après le changement de gouvernement, Navin Beekharry sera out. Nous prenons cet engagement solennel », a-t-il soutenu. Selon lui, il faut revoir la manière de faire au niveau des nominations au sein de cette institution afin de garantir son indépendance.

Jack Bizlall : « Il aurait dû être en prison ! »

Navin Beekharry a-t-il été placé à la tête de l’ICAC expressément pour l’affaire MedPoint ?  C’est l’avis du leader du Muvman Premye Me. Jack Bizlall déplore également le déplacement du directeur de l’ICAC à Londres et affirme catégoriquement qu’il a été placé à la tête de la commission anticorruption (ICAC) en raison de l’affaire MedPoint.

Jack Bizlall revient sur le premier passage de Navin Beekharry à la tête de l’ICAC, entre 2004 et 2005. Navin Beekarry avait été nommé par le gouvernement MSM-MMM. Il avait démissionné après avoir été impliqué dans une affaire de conflit d’intérêt. « Dans un pays démocratique, il aurait dû être emprisonné. Li’nn rétourné pour la simp rézon pou zer lafer MedPoint», devait assener le leader du Muvman Premye Me. Pour lui, le directeur de l’ICAC n’est pas « enn bel peto» et il doit partir.

Marwan Dawood