Voilà une autre affaire qui risque de faire du bruit dans les jours qui viennent, car impliquant directement ou indirectement, des protagonistes comme le Premier ministre, son épouse Kobita Jugnauth, Sherry Singh et l’avocat Akil Bissessur. Selon certains, avec Sherry Singh et Kobita Jugnauth qui seront convoqués en cour prochainement, ce procès permettra de lever le voile sur certains agissements de ‘Lakwizinn’.
Le procès contre un internaute, Rigg Singh Needroo, a débuté en cour intermédiaire, présidée par la magistrate Ida Dookhy Ramburun. Rigg Singh Needroo, directeur d’une compagnie et ancien policier, est accusé de « using information and communication service for the transmission of a message which is grossly offensive » en violation de ICT Act. après qu’il ait publié un post sur Facebook en 2018.
La ‘victime’ dans cette affaire n’est nul autre que Kobita Jugnauth, l’épouse du Premier ministre. Celle-ci avait porté plainte contre le dénommé Needroo en 2018. L’avocat de Rigg Needroo est Me Akil Bissessur. Rama Valayden avait récemment laissé entendre que c’était parce qu’Akil Bissessur est l’avocat de Rigg Needroo qu’Akil Bissessur a été la cible du ‘Special Striking Team’. Akil Bissessur, dans un entretien à l’express en mai dernier, avait expliqué qu’il comptait appeler Kobita Juganuth à la barre des témoins dans cette affaire. L’absence de son ADN sur les colis de drogue prétendument trouvés chez lui accréditerait la thèse de ses avocats selon laquelle de la drogue aurait été plantée chez lui.
Pour rappel, Rigg Needroo (ou du moins un internaute répondant à ce prénom, car le problème des ‘fake profiles’ a été soulevé par la défense) avait partagé un article de l’express sur Facebook avec les mots suivants de Pravind Jugnauth : «Mo éna enn sel fam mwa.» Mais l’internaute avait ajouté comme commentaire: «Mé to fam éna enn ta mari.»
Là où le bât blesse dans cette affaire : la police a pris le ‘statement’ de l’accusé avant même que la victime, Kobita Jugnauth, n’ait consigné de plainte en bonne et due forme, sous-entendant que la police a agi sur des directives disons, pas officielles. Qui plus est, la police, notamment l’inspecteur Robin Bundhoo, qui travaillait alors au sein de la Cybercrime Unit, s’était rendu au domicile de la victime à Angus Road à Vacoas, pour consigner sa plainte.
Ce jeudi 15 septembre, l’avocat de Rigg Needroo, Me Akil Bissessur a interrogé les policiers impliqués dans cette affaire. Le ‘lead investigator’, l’inspecteur Robin Bundhoo, un ex-officier de la Cybercrime Unit, a expliqué qu’agissant sous les directives du DCP Krishna Jhugroo, il est allé enregistrer la plainte de Kobita Jugnauth à son domicile à Angus Road. Il a aussi confirmé que c’est là une pratique inhabituelle de la police. Mais le plus étonnant, c’est qu’il a avoué en cour qu’il a consigné la déposition de l’accusé, Rigg Needroo, avant que la victime, Kobita Jugnauth, n’ait consigné de plainte en bonne et due forme. Quand la déposition de Rigg Needroo avait été prise, ce dernier avait fait valoir son droit au silence.
Notons que le 5 octobre, ce sera Sherry Singh qui sera appelé à la barre par Me Akil Bissessur. Tout porte à croire que Kobita Jugnauth sera elle aussi appelée à la barre à une date ultérieure.