Affaire Roches Noires : Pression indécente de SAJ sur le  DPP

Il n’a pas sa langue dans sa poche, on le sait. N’empêche que les propos de SAJ sur le ruling de la cour dans l’affaire Roches-Noires ont choqué tout le monde. « Nou oulé koné ki DPP pou fer. Mo pas trouvé ki manière sa bane charges la fine rayé […] DPP ti fer appel dans zafer Medpoint. Mo espéré la osi li fer appel », a déclaré le Mentor durant la semaine. La déclaration de l’ancien Premier ministre n’est pas innocente. Elle constitue au contraire un moyen de faire pression sur le DPP, Satyajit Boolell, tout en insinuant au passage que ce dernier entretiendrait une proximité avec le PTr de par son patronyme. Une attaque sous la ceinture quand on connaît l’impartialité dont a toujours fait preuve  le DPP dans ses prises de décision.

La position de SAJ, plus vociférante que celle de Pravind Jugnauth lui-même, trahit l’embarras palpable du gouvernement. Le non-lieu prononcé par la cour est synonyme d’un sérieux revers pour ce dernier, surtout à l’approche des prochaines élections générales. Au cas où le DPP choisit de ne pas faire appel contre la décision des magistrats Raj Seebaluck et Razia Janoo-Jaunbocus, le MSM se retrouvera coincé, ayant basé toute sa campagne électorale de 2014 sur l’affaire Roches-Noires, SAJ allant même jusqu’à promettre de jeter Navin Ramgoolam en prison s’il vient au pouvoir. Une menace qu’il a mise à exécution, sauf que la cour a « called off their bluff », n’ayant trouvé aucune raison pour établir un prima facie case contre les accusés dans cette affaire.  Comment le gouvernement pourra-t-il maintenant faire face à ce même électorat qu’il avait berné en 2014 en lui racontant des mensonges ?

En venant de nouveau à la rescousse de son fils, SAJ prouve de nouveau qu’il est prêt à tout pour (re)conduire son fils au poste suprême du pays, quitte à montrer un manque flagrant de respect envers l’institution que représente le bureau du DPP. En tant qu’ancien magistrat, n’aurait-il pas dû faire preuve de plus de retenue ? Peut-être demandons-nous trop, sachant que le gouvernement avait, dans un passé pas trop lointain, voulu instituer une « Prosecution Commission » pour courber l’échine du DPP. Une tentative qui n’a heureusement pas abouti. D’où l’amertume de SAJ sans doute…