Alors que le rapport de l’Audit tire, année après année, la sonnette d’alarme sur le gaspillage des fonds publics, les organismes gouvernementaux semblent, eux, bien déterminés à les dilapider davantage. Un récent ‘internal audit report’ sur la Government Printing lève le voile sur un cas qu’on aurait peut-être qualifié de ridicule, s’il ne s’agissait pas de l’argent des contribuables.
L’affaire remonte à l’année dernière. Le 20 mai 2019, le bureau de la Commission électorale demande à la Government Printing d’imprimer 100 copies des registres électoraux pour les 20 circonscriptions du pays. La date limite pour la soumission de ces registres est initialement la mi-septembre avant qu’elle ne soit ramenée à la fin du mois d’août, et ce suivant une requête de la Commission électorale en date du 9 juillet 2019.
Vu que trois de ses quatre presses numériques étaient en panne, la direction de la Government Printing devait prendre la décision, le 18 juillet 2019, de louer une « Heavy Duty Black Digital Press » (low resolution) afin de pouvoir respecter la date limite pour la soumission. Un appel d’offres est ainsi lancé et trois soumissions sont reçues. Au final, c’est le ‘lowest bidder’, en l’occurrence la compagnie Central Business Equipment Ltd, qui a raflé le contrat le 23 juillet 2019 pour un montant de Rs 1, 2 millions (incluant la TVA).
Le hic, c’est qu’une presse numérique neuve n’aurait coûté que Rs 850 000 (excluant la TVA) ! Pourquoi donc la Government Printing a préféré louer une presse plutôt que d’en acquérir une nouvelle, d’autant que l’organisme prévoyait déjà d’acheter une nouvelle presse ? C’est la question qu’on se demande. « There was no evidence that an appraisal of the two options (purchase or hire) has been made […] While choosing the option of hiring the Digital Printing Machine, consideration has not been given to future use and to the fact that Government Printing Department has planned to procure one Digital Printing Machine Black and White in September 2019 as per Annual Procurement Plan 2019/ 2020 », souligne le rapport.
Tant que le manque de prévoyance de ceux responsables du gaspillage des fonds publics ne soit pas sanctionné, la bonne gouvernance ne sera qu’une utopie.
