Agression sauvage de Fardeen Okeeb : La police exhortée d’agir

Sheik Monawar Ali Fardeen Okeeb, l’internaute qui avait été enlevé et sauvagement agressé après qu’il avait diffusé une vidéo contenant des propos insultants sur une communauté, a porté plainte au CCID la semaine écoulée. Dans le cadre de la même affaire, le député Salim Abbas Mamode (PMSD), a lui aussi porté plainte contre les agresseurs de Fardeen Okeeb.

Fardeen Okeeb, un habitant de Petit-Raffray de 38 ans, avait été admis à l’hôpital SSRN depuis le jeudi 7 janvier. Ce dernier, dans une vidéo publiée sur son compte Facebook en date du jeudi 7 janvier, étant apparemment sous l’influence de l’alcool, avait tenu des propos sectaires et virulents contre un groupe ethnique. Il avait été le même jour lynché par une bande organisée, qui sévit depuis quelque temps et qui est considérée comme étant proche du pouvoir. Il avait été filmé nu par ses agresseurs, et la vidéo avait ensuite été postée sur les réseaux sociaux.

Fardeen Okeeb, une fois autorisé à rentrer chez lui après son hospitalisation à l’hôpital du Nord, s’est présenté au Central CID en compagnie de son homme de loi, Me Assad Peeroo, le jeudi 14 janvier pour porter plainte contre ses agresseurs.

Face à la presse après sa sortie des locaux du CCID, Fardeen Okeeb dit accepter qu’il ait fait une gaffe. « Mo dakor mone fer ene errer », selon ses termes, mais il n’accepte pas le traitement inhumain et dégradant dont il a été victime. Selon les dires de Fardeen Okeeb, ses agresseurs, venus dans quatre fourgonnettes, devaient faire irruption à son domicile ce 7 janvier. Ils devaient l’enlever pour l’emmener à Cottage, où 10 autres véhicules sont arrivés. Les membres de cette bande, bien connus pour leurs frasques, l’ont mis à poil, tabassé à l’aide d’un « bat baseball » et devaient uriner sur lui. Fardeen Okeeb aurait même été forcé à proférer des insultes contre d’autres communautés au risque de voir ses poignets coupés. Dans sa déposition au CCID, Fardeen Okeeb connait déjà deux de ses agresseurs, et il a déjà donné leurs noms. Il se dit prêt pour une parade d’identification.

Nous avons essayé d’entrer en contact avec le ‘Deputy Commissioner of Police’ (DCP) Heman Jangi, responsable du CCID, mais à deux reprises, il était pris dans des réunions. Pour sa part, le responsable du Police Press Office, Shiva Coothen, nous fait comprendre qu’une enquête est en cours sur cette affaire, mais il n’y a pas eu d’arrestation pour l’heure. De plus, la victime devra participer à une parade d’identification pour confirmer l’identité de ses agresseurs. C’est par la suite que la police va pouvoir prendre des actions contre les agresseurs de Sheik Monawar Ali Fardeen Okeeb.

 

Dans le sillage de cette agression, le député du PMSD, Salim Abbas Mamode, a lui aussi porté plainte le jeudi 14 janvier au CCID contre les agresseurs de Fardeen Okeeb. Il était accompagné de son avocat, Me Rouben Mooroongapillay.

Joint au téléphone, le député du PMSD explique que d’abord, il condamne les propos de Fardeen Okeeb dans sa vidéo. Mais selon lui, « Personne pas gagne drwa prend la loi dans zot la main. » « Il n’est pas acceptable de revetir un masque, d’enlever une personne, de la tabasser, d’uriner sur elle, et en plus, de la forcer à proférer des insultes contre une autre communauté. Cela peut allumer un incendie. À Maurice, l’unité nationale est extrêmement importante, et chacun a le droit de vivre selon sa foi », devait-il affirmer.

Il dit faire confiance à la police pour mener une enquête indépendante et probante, en montrant des résultats le plus vite possible. Sa plainte au CCID est contre la bande organisée qui a procédé à l’enlèvement de Fardeen Okeeb. Mass le fait qu’une autre personne avait filmé la scène et l’avait diffusée par la suite relève aussi d’un délit, et pour cela, la police doit mener une enquête.

 

N.N