Aicha Coowar, calligraphe : « Transmettre la parole de Dieu à travers la calligraphie »

Une jeune femme s’affaire sur du papier de riz. Sous son pinceau se tracent de belles lettres arabes ornementées. Sa main légère et rapide semble suivre des motifs invisibles. Aicha Hassan Coowar, 22 ans, résidant à Curepipe, est calligraphe. « J’ai une véritable passion pour la calligraphie », lâche-t-elle d’emblée. « Je m’inspire de l’artiste Mustafa Rakim Efendi. »  Rencontre…

Aicha réalise ainsi de magnifiques tableaux contenant un verset calligraphié du Coran. Son objectif : s’améliorer dans l’écriture des paroles de Dieu et, de ce fait, comprendre pleinement le message du Coran, afin qu’elle puisse le transmettre à travers ses œuvres, et faire découvrir aux autres les réflexions divines du Prophète. « Il faut aussi savoir que la calligraphie arabe est un art millénaire », nous précise-t-elle.

Selon elle, il est très important de promouvoir la culture arabe à travers l’écriture car c’est la langue du Coran. Et la calligraphie rend l’arabe encore plus attrayant. « Un verset du Coran sur une toile ou sur un tableau accrochée dans un salon, par exemple, rappelle à une personne à chaque fois le message du verset en question. Nous sommes très pris dans notre quotidien et ne trouvons pas le temps d’ouvrir le Coran tous les jours, donc le fait de voir au moins un verset du Coran adoucit le cœur et nous ramène au Saint Livre », confie-t-elle.

C’est à l’âge de 12 ans que la jeune calligraphe s’est initiée à apprendre les techniques de base de la calligraphie. Elle a toujours été encouragée par les membres de sa famille à aller plus loin car ils pensaient qu’elle avait un talent caché qui devait être exploité.

À la faculté des Arts du Mahatma Gandhi Institute (MGI), la calligraphie a été un de ses premiers choix. C’est ce qui l’a poussée à poursuivre ses études. C’est grâce à son oncle Swalley Mungly, qu’elle considère comme son mentor, qu’elle s’est perfectionnée en calligraphie.

« Une bénédiction incroyable »

Elle réalise des tableaux avec différents stylos et pinceaux. Son support : des toiles, du papier ou toute autre surface convenable. Son outil préféré : le stylo en bambou. « Le bambou est une matière associée avec la nature, et elle laisse une touche plus raffinée », nous confie-t-elle.

Aicha aime réaliser des calligraphes dans différents styles, tels que le Naskh, le Thuluth, le Diwani et le Ruq’ah. « Le style Naskh est une police d’écriture arabe universelle, utilisée sur les ordinateurs. C’est le moyen le plus simple d’écrire et de lire, contrairement au Diwani. Ce dernier est plus difficile à lire à cause des lettres qui s’entrelacent. Le Kufic est l’un des plus vieux scripts, la forme et la taille des caractères sont différentes. Le Thuluth est une écriture cursive élégante, principalement utilisée dans les décorations de mosquées, qui sont très impressionnantes », nous explique-t-elle.

Aicha se perfectionne sans cesse. Elle continue d’apprendre de nouveaux styles et tient à maîtriser la langue arabe. « Apprendre des œuvres de calligraphes internationaux est une bénédiction incroyable. Vous apprenez les différents styles de personnes de différents pays, qui vont parfois au-delà de la calligraphie. Ces dernières sont également porteuses d’une culture et d’une histoire totalement différentes des nôtres. »

Elle regrette que les artistes locaux ou encore leurs oeuvres ne soient pas assez reconnus à leur juste valeur. « Il faut promouvoir les talents mauriciens et non pas gaspiller ces ressources artistiques extraordinaires », dit-elle.

L’artiste fait également des tableaux sur commandes pour toutes les occasions. Consulter sa page Facebook sur Aich-A’s.

Fiche Perso

Scolarité : Études primaires à Notre Dame de la Confiance

Études secondaires : Doha Academy

Études tertiaires : Mahatma Gandhi Institute

Couleur préférée : Le blanc

Loisirs : Sports, aventures dans la nature

Conseils aux jeunes : « Faites de votre mieux et Allah fera le reste »