La compagnie nationale d’aviation a rendu public cette semaine son bilan financier pour le troisième trimestre de 2018. Même si la compagnie fait partie des sociétés dont les opérations ont tout le potentiel pour réaliser des bénéfices nets,  Air Mauritius s’est retrouvée avec des résultats négatifs de 2,8 millions d’euros, soit Rs 112 millions. Une performance peu louable quand en 2017, Air Mauritius avait réalisé des bénéfices nets de 11,6 millions d’euros, soit Rs 464 millions.

Parmi les raisons évoquées par la compagnie pour expliquer la hausse de 23,3 % dans les coûts d’opération, une hausse au niveau du prix du carburant est notée. Il faut noter qu’entre le 1er juillet et le 30 septembre 2018, la hausse a atteint les 141,2 millions d’euros, soit Rs 5,8 milliards.

Cependant, dans les milieux concernés, on avance que cette contre-performance aurait pu être évitée mais que les conseils de Prakash Maunthrooa lors d’une réunion pour discuter d’un nouveau « hedging » par la compagnie, n’ont fait qu’induire la compagnie en erreur.  Selon nos informations, Air Mauritius voulait profiter d’une baisse du prix du pétrole sur le marché international pour obtenir un nouveau « hedging » lui permettant d’acheter le Jet A1 à US$40 le baril.  Mais le conseiller au PMO et proche du MSM, Prakash Maunthrooa aurait conseillé au board d’Air Mauritius d’attendre que le prix baisse. Or, le prix du pétrole sur le marché international n’a cessé de grimper et aujourd’hui, il s’avère qu’Air Mauritius achète du Jet A1 à US$80 le baril soit le double de ce qu’il aurait payé avec le « hedging ».

En interne, on s’en mord les doigts devant le fait que les finances de MK ont été plombées. On s’interroge alors sur les motivations de Prakash Maunthrooa, qui demeurent pour l’instant inconnues.  Joint au téléphone, Arjun Suddoo, chairman de MK explique qu’il est pris dans une réunion et qu’il nous retournera notre appel , mais à l’heure où nous mettions sous presse, nous étions toujours en attente d’un appel ou d’une réponse à notre message.  Le «Senior Adviser » du Premier ministre est quant à lui resté injoignable.

Un tour d’horizon de la situation concernant le carburant acheté par MK nous permet de faire un constat de la gravité de cette décision. Le carburant est l’élément piège des coûts qui jalonnent les opérations d’Air Mauritius. À lui seul, le carburant constitue 30 % du coût d’opération général de la compagnie d’aviation nationale.