La compagnie d’aviation nationale est une fois de plus sous les feux des projecteurs. Les retards de vols, les pannes de trieur de bagages, l’hygiène dans les avions, entre autres, ont fait l’objet de vives critiques ces derniers temps. L’humoriste et chroniqueur Gérémy Crédeville, présent à Maurice pour un spectacle, a abordé les retards et les annulations des vols d’Air Mauritius sur France Inter. En quelques minutes, il a partagé son expérience, notamment le retard de son vol suite au passage du cyclone Belal la semaine dernière, la longue attente à l’aéroport et le manque de communication de la part d’Air Mauritius. Il n’est pas le seul à blâmer la compagnie aérienne nationale, de nombreux passagers ont exprimé leur colère face à des vols régulièrement renvoyés à l’aéroport SSR.
Malgré les alertes concernant la situation, aucune amélioration n’a été constatée jusqu’à présent. Une conférence de presse a récemment été tenue par l’’Officer in charge’, Laurent Recoura, pour faire le point sur la situation. Bien que les autorités soient au courant, elles ont semblé minimiser les problèmes rencontrés par les passagers. Pourquoi tant de critiques alors ?
Selon Sen Ramsamy, Managing Director’ de ‘Tourism Business Intelligence’, la principale cause revient au Premier ministre. Il estime que la compagnie d’aviation nationale était redevenue rentable sous la direction de Megh Pillay en tant que PDG. Le licenciement de ce dernier, malgré le soutien du personnel d’Air Mauritius, aurait été motivé par des intérêts personnels du Premier ministre, selon Sen Ramsamy. Depuis cet épisode, la compagnie est en déclin, gérée sous administration et sous le contrôle d’un gouvernement qui tire les ficelles.
D’après lui, des actionnaires compétents et de nombreux employés qualifiés ont été licenciés, laissant place à des individus incompétents. Il attribue le déclin de la compagnie à cette décision regrettable. De plus, avec la liquidation des avions à des prix dérisoires, il compare l’action du Premier ministre à ce qu’il aurait fait avec le Mauritius Turf Club. Il remet en question la possibilité d’un redressement d’Air Mauritius dans ces conditions.
Ajay Jhurry, directeur des tours opérateurs, souligne l’urgence de redresser la situation et appelle les autorités à agir avant que la situation ne se détériore davantage. Il insiste sur la nécessité d’une amélioration plutôt que d’un simple changement. « Il est crucial que le transporteur national soit une source de fierté pour le pays, et chacun a sa part de responsabilité. Les querelles internes nuisent finalement à la compagnie aérienne. La reprise récente d’Air Mauritius suscite des interrogations sur les mesures prises en cas de difficultés », dit-il.
De plus, ajoute-t-il, cette situation affecte les tours opérateurs à différents niveaux, que ce soit localement ou internationalement. « La sensibilité des touristes face aux aléas du voyage nécessite une attention particulière. Le fait que les touristes restent bloqués dans le pays lors de catastrophes entraînant des frais supplémentaires pose un réel problème à résoudre », conclut Ajay Jhurry.