Allô Rodrigues, j’ai raté l’avion

On croyait halluciner ! Non, mais quel gâchis ! Alors que, flamme au cœur, le comité d’accueil ainsi que de nombreux compatriotes rodriguais attendaient impatiemment l’arrivée de la flamme des Jeux à l’aéroport de Plaine Corail à la mi-journée hier, ils ont été interloqués d’apprendre que celle-ci n’était pas à bord du vol. Raison évoquée : elle a tout bonnement raté son vol ! Incroyable, mais vrai. Le ministre des Sports et le CEO d’Air Mauritius, Somas Appavou, se sont tellement amusés à se prendre en photos avec la torche arrivée tout droit de la Réunion qu’ils ont oublié l’essentiel. Doit-on en rire ou en pleurer ?

Le relais de la flamme constitue une étape majeure menant à l’ouverture des jeux. C’est une tradition fort symbolique. Or, cette coutume a été torpillée à cause de l’incompétence de certains. Que Stéphan Toussaint et Somas Appavou aient voulu faire leur show, soit ! Mais le moins qu’on puisse s’attendre d’eux, en tant que responsable des jeux et de l’aéroport respectivement, c’est qu’ils s’assurent que tout se passe comme prévu afin que Maurice ne devienne pas la risée sur le plan régional, voire international. Car une gaffe comme celle-là ne sera pas sans conséquence. Mais apparemment, c’est trop leur demander. Qui en assumera maintenant les conséquences ?

Ce faux départ est-il annonciateur de ce qui va suivre ? On espère bien que non ! Nous ne voulons point être un prophète de malheur quand, en tant que patriote, nous devrions tous faire bloc derrière le quadricolore mauricien. Mais cela ne nous empêche pas d’avoir peur. Peur d’abord que le complexe sportif de Côte d’Or, qui devrait être livré dimanche dernier, ne soit pas prêt à temps pour accueillir les compétitions. Peur aussi que nos athlètes ne soient découragés par le traitement cavalier qui leur est réservé, comme celui subit par le sprinteur Jean Yann Degrace. Peur encore que d’autres gaucheries synonymes au plagiat du clip officiel des jeux ne pointent le bout de leur nez.

Si nous n’avons aucun doute quant à la performance de nos athlètes qui, nous croyons dur comme fer, donneront le meilleur d’eux-mêmes, par contre la compétence et le professionnalisme de certains de nos décideurs nous poussent à craindre le pire. Car en matière d’incompétence, ces derniers méritent l’or. Pour toutes ces raisons, et bien d’autres encore, nous devrions croiser nos doigts en priant que tout se passe bien. Aux athlètes, sur qui nous reposons tous nos espoirs, nous leur souhaitons plein de succès. Allé Maurice !