Alors que le variant Delta gagne en puissance chez nous : Une moyenne de 7 à 8 morts par jour, selon le Dr Gujadhur

« Le gouvernement pratique une politique de l’autruche »

Le Dr. Vasant Rao Gujadhur, tire – pour l’enième fois – la sonnette d’alarme. Selon lui, le variant Delta, bien plus contagieux et mortel que les autres variants, gagne en puissance à Maurice, et le pire est à venir. Ne mâchant pas ses mots, il devait même dire que Maurice passe par la plus grave crise sanitaire de son existence. Face à ceci, il dénonce une politique de l’autruche du gouvernement, qui est en train de masquer la vérité aux Mauriciens.  

Selon le Dr. Vasant Rao Gujadhur, ancien directeur des services de Santé, le variant Delta, qui est bien plus contagieux et mortel que les autres variants, commence à monter en puissance à Maurice, et le pire est à venir.

Déjà, avec une moyenne de 7 ou 8 morts par jour, un chiffre qui sera sans doute revu à la hausse dans les jours à venir, le nombre de décès est effrayant pour un petit pays comme Maurice. « Nous vivons actuellement une crise sanitaire sans précédent à Maurice », affirme-t-il. Une situation qu’il décrit comme « catastrophique ».

Selon lui, nous voyons déjà les signes avant-coureurs d’un désastre qui s’annonce. Par exemple, dans les écoles, il y a 20 % d’élèves qui sont absents dans une classe, et il y aurait même des classes entières qui sont vides, alors que les syndicats réclament la fermeture des écoles. Il y aurait plusieurs nouveaux cas dans les écoles par jour, en comptant les élèves et le personnel. Les membres du personnel des morgues avec qui il parle lui indiquent qu’ils n’ont jamais eu à traiter un tel nombre de morts auparavant.

Des chiffres manipulés

Il devait dénoncer la politique de l’autruche auquel se livrent le ministre de la Santé et le gouvernement qui, selon lui, « pe manz pistass ek guette cinema ».

Il devait même dire que le ministre de la Santé ne fournit pas les chiffres exacts à la population. Le test PCR indique une moyenne de 100 nouveaux cas par jour. Or, on ne tient pas en compte le nombre de cas positifs indiqués par le ‘Rapid Antigen Test’, qui est pratiqué dans les cliniques et par les individuels.  Ce test indiquait une moyenne de 500 nouveaux cas positifs au 24 octobre. Il ne serait pas surpris si aujourd’hui les ‘Rapid Antigen Tests’ donnent une moyenne de  600 à 700 nouveaux cas positifs par jour actuellement. Il n’est pas d’accord avec la logique du ministre de la Santé qui ne prend pas en compte ces nouveaux cas qui, selon ce dernier, ne concernerait que des cas asymptomatiques.

La raison derrière toutes ces cachotteries : le gouvernement ne veut pas que la communauté internationale soit au courant de ce qui se passe à Maurice en ce qui concerne le variant Delta. Or, des institutions internationales comme le Centre for Disease Control (CDC) américain ne sont pas dupes. Ils savent exactement ce qui se passe à Maurice. Un autre exemple : des pays comme l’Inde imposent une quarantaine aux Mauriciens qui veulent mettre le pied chez eux, preuve qu’ils savent que Maurice est un pays à risque en ce qui concerne le variant Delta.

Une stratégie entièrement vaccinale ne peut être efficace

Quelle est l’efficacité des vaccins contre le variant Delta ? Le Dr. Gujadhur devait réitérer qu’un vaccin, quel qu’il soit, n’est jamais efficace à 100 %. Les vaccins n’empêchent pas d’être infecté ou de transmettre le virus.

Or, le ministre Kailesh Jagutpal a même parlé de « paradigm shift », en basant toute sa stratégie sur les vaccins. Mais les vaccins ne suffisent pas, réaffirme le Dr. Gujadhur. « Le ministre ne fait parler que de vaccins. Or, d’autres mesures complémentaires doivent être prises. » Pour conclure, il devait asséner que « Le ministre Jagutpal ne sait pas ce qu’il fait. »

Quelles sont les mesures qu’il faut prendre d’urgence ?

Premièrement, selon le Dr. Gujadhur, il ne faudrait pas cacher la vérité aux gens. Qu’on leur dise exactement quelle est la situation afin qu’ils se tiennent sur leur garde. Ensuite, il faudrait mettre des à présent des restrictions empêchant le mouvement des gens. « Le virus ne peut se propager seul. Il se propage à travers les gens », dit-il. Par exemple, en faisant un constat à travers le pays dans sa voiture (prudent, il ne met pas pied à terre), il peut constater que les rues de Port-Louis sont bondées de gens. Les centres commerciaux sont bondés, mouvement qui pourra s’accentuer avec les achats de fin d’année. Bref, il y a partout des mouvements de foule. Or, cela constitue un grave danger. « Dans ces conditions, il est normal que le virus se propage », maintient le Dr. Gujadhur. Finalement, il plaide pour qu’on offre des traitements appropriés aux gens dans les hôpitaux.