Alors que les Finances exhortent les ministères à « serre ceinture » : 50 000 vaccins anti-grippe expirés, valant Rs 14, 5 millions, détruits

  • L’absence de planification à l’origine de cet énorme gaspillage

À approximativement trois mois du prochain budget, le ministère des Finances a déjà donné le ton en appelant les divers ministères à pratiquer une politique d’austérité. Mais comme c’est souvent le cas, le gouvernement fait presque toujours le contraire de ce qu’il prêche. Au ministère de la Santé surtout, les gaspillages sont légions. Après les scandales en série concernant les acquisitions sous « emergency procurement », dont les achats à prix exorbitants des médicaments et des équipements médicaux, une autre affaire, moins scandaleuse mais enfreignant définitivement la logique de la bonne gouvernance, fait l’objet de critiques dans les couloirs du ministère de la Santé.

Il s’agit de la destruction de 50 000 vaccins anti-grippe, de la marque Vaxigrip Tetra. Ceux-ci avaient été achetés l’année dernière dans le sillage de la campagne de vaccination annuelle contre la grippe, mais ils n’ont, au final, jamais été utilisés. Fabriqués le 13 janvier 2021, ces vaccins ont expiré en décembre 2021. Ce qui les rend désormais inutilisables. D’où la nécessité de les détruire. Même si la destruction des médicaments périmés relève d’une pratique courante à la Santé, il n’en demeure pas moins que cette affaire fait hausser les sourcils. D’autant qu’il règne un sentiment de ras-le-bol généralisé parmi le personnel du ministère de la Santé. « Pas possible continuer zet larzan par la fenêtre kumsa », murmure-t-on.

D’ailleurs, leurs critiques ne sont pas injustifiées puisque ces vaccins coûtent, selon nos informations, Rs 290/ l’unité. Les 50 000 vaccins détruits équivaudraient ainsi à Rs 14, 5 millions gaspillés. Une somme non-négligeable en ces temps de morosité économique. Le manque de planification concernant l’achat de ces vaccins est vertement dénoncé. Mais la gestion déficiente flagrante au niveau des exercices d’acquisition au ministère de la Santé ne semble pas inquiéter outre mesure les dirigeants du gouvernement, bien que le rapport de l’Audit l’épingle systématiquement année après année. En l’absence de sanctions donc, les gaspillages perdureront, qu’on le veuille ou pas.