Q : Comment réagissez-vous après la publication du rapport de la commission d’enquête sur vos « agissements » quatre ans après sa mise en place ?
Je suis étonnée par la teneur de ce rapport qui est « intellectually dishonest ». Ce rapport a complètement omis de prendre en considération certains éléments. C’est absolument choquant. Je ne sais pas quelle est l’intention derrière ce rapport, mais c’est clair qu’on a voulu tout mettre sur mon dos.
Q : Vous voulez dire que la commission a agi de façon partiale ?
Il y a eu un amalgame malsain entre la présidente et la présidence. Les autres personnes ont été ignorées et tout a carrément été mis sur mon dos. C’est inacceptable. Quand des personnes de calibre rédigent un rapport, surtout sur une ancienne présidente de la République, on s’attend à mieux comme rapport. C’est triste pour nos institutions.
Q : La commission d’enquête que vous vouliez instituer visait l’affaire Sobrinho alors que celle-ci vous vise personnellement. Avez-vous le sentiment d’avoir été utilisée comme un bouc-émissaire pour cacher la vérité sur l’affaire Sobrinho ?
Si les autorités voulaient connaître la vérité sur l’affaire Sobrinho, elles auraient gardé les 15 ‘terms of reference’ que j’avais établis. Cela aurait permis d’éclairer la population. Moi, je n’ai jamais été impliquée dans les ‘business dealings’. C’est plutôt les agissements des autres protagonistes qui étaient en jeu qui auraient dû être passés au crible, mais comme par coïncidence, il n’y a rien sur eux. On a tout mis sur mon dos. On a voulu faire sensation et dévier l’attention du sujet principal en évoquant mes dépenses. Or, la population n’est pas dupe. Elle ne se laisse pas leurrer. C’est triste que la commission, payée des fonds publics, a pris quatre ans pour pondre un rapport qui n’éclaire pas le public. Pourtant, celui-ci a le droit de savoir qui a influencé les décisions pour que Sobrinho obtienne des permis. Il faut connaître les dessous des investissements à Royal Palm. Ce n’est pas la présidente qui octroie des permis, ni n’est-elle impliquée dans des décisions concernant l’investissement.
Q : Tout laisse croire qu’il y aura une enquête au niveau de la police et de l’ICAC. Êtes-vous moralement prête pour affronter cette nouvelle bataille ?
J’ai fait face à cette bataille pendant quatre ans. Je continuerai de le faire pour défendre mon nom et celui de ma famille. Je suis prête pour tout affronter.
Q : Faites-vous confiance à la police et à l’ICAC ?
Je préfère ne rien dire à ce sujet. Le public en tirera ses propres conclusions.
Q : Comment interprétez-vous la déclaration du Premier ministre sur la lettre « anonyme » de son ex-conseiller Ken Arian ?
Il n’a pas répondu. Le public reste toujours sur sa faim. Il a une façon très sélective pour rendre public des rapports. Il publie ceux qui servent ses intérêts et les autres, il les pousse sous le tapis. Cette lettre anonyme est datée de 23 mars 2018. Je ne l’ai jamais vu cette lettre bien que j’étais la principale concernée. J’espère seulement que la commission l’a prise en considération.
Q : Vous n’aviez pas demandé à la commission de la prendre en considération ?
Je ne pense pas que c’était à moi de le faire. La commission aurait dû de facto la prendre en considération. Mais nous verrons ce qu’il faudra faire.
Propos recueillis par Z.R