Deux enfants âgés de 14 et de 15 ans étaient livrés à eux-mêmes dans la région de Cité Attlee à Forest-Side. À deux reprises, soit en 2013 et en 2017, des habitants de la région avait rapporté leur situation à la Child Development Unit (CDU), mais en vain. Ce n’est que la semaine dernière qu’ils ont finalement été pris en charge par la CDU, suite aux pressions exercées par Youth for Human Rights International (YHRT), une ONG qui, comme son nom l’indique, se bat pour la dignité des êtres humains. Un membre de cet organisme attire notre attention que d’autres enfants vivent dans des conditions similaires à Cité Attlee. Il se pose d’ailleurs la question sur le nombre d’enfants qui sont livrés à eux-mêmes dans les rues de Maurice.
Joanito et Jina (prénoms fictifs), âgés de 15 et de 14 ans respectivement, sont frère et sœur. Leur père serait un toxicomane et leur mère est morte l’an dernier. Les deux enfants étaient livrés à eux-mêmes et n’allaient plus à l’école.
Jina rôdait dans les rues de Cité Attlee en compagnie d’autres jeunes toxicomanes. Joanito travaillait dans une quincaillerie de la localité alors qu’il n’a pas l’âge légal pour travailler. Jina avait même été aperçue en train de dormir certains soirs près d’une rivière, ce qui avait poussé les habitants de la localité à solliciter la CDU, une première fois en 2013, mais les officiers de cet organisme auraient alors fait la sourde oreille. Une deuxième alerte des habitants en 2017 était aussi restée lettre morte.
Il nous revient, selon des voisins, que la maison où habitaient ces deux enfants serait dans un état déplorable. « Kan zot dormi, le rat marse lor zot », selon un membre de Youth for Human Rights International qui s’est beaucoup battue pour que les autorités concernées prennent en charge ces deux enfants.
Dimanche dernier 24 janvier, le jeune Joanito, qui souffre d’épilepsie, devait avoir une crise. Son père n’avait pas les médicaments nécessaires. Un ou deux jours après, la CDU a finalement décidé de prendre les enfants en charge.
Le membre de Youth for Human Rights International nous confie que l’ONG a à plusieurs reprises évoqué la situation de ces deux enfants (et celle des autres enfants de cette même localité qui vivent dans des situations similaires) avec plusieurs instances, dont la CDU et l’Ombudsperson for Children, qui avaient fait la sourde oreille depuis un bon bout de temps. Selon lui, il a fallu que la YHRI mette la pression pour que des actions aient finalement été prises.
Ce bénévole nous fait comprendre que dans la région de Cité Attlee, il y a beaucoup d’autres d’enfants qui sont livrés à eux-mêmes. « Maintenant, imaginez combien d’enfants dans cette situation y a-t-il dans d’autres endroits de Maurice ? », nous dit-il.
Neevedita Nundowah
