Les personnes en situation de handicap ont le droit à une place légitime dans notre société. Malheureusement, ce n’est pas toujours le cas encore aujourd’hui. Le président de l’Association pour la Protection des Droits des Handicapés (APDH), Ashvin Gudday, soutient les enfants qui en souffrent. Les aider, les soutenir et les accompagner, c’est le but de l’ONG, qui existe depuis maintenant 23 ans. Elle a vu le jour en 2001 grâce à l’initiative du syndicaliste Jack Bizlall, de Dayanand Soodeehul, défenseur des droits des personnes en situation de handicap, de l’actuel président de l’ONG, ainsi que de quelques amis souhaitant apporter leur contribution pour faire avancer la cause.
Selon Ashvin Gudday, la vision de l’association est de promouvoir l’inclusion pour être en ligne avec la Convention des Nations Unies relative aux droits des personnes handicapées (UNCRPD). Ils ont ainsi mis sur pied plusieurs campagnes de sensibilisation pour combattre les discriminations au sein de la société, que ce soit dans les domaines de l’éducation, de la santé, de la mobilité, de la vie culturelle et de l’employabilité, entre autres.
L’ONG met l’accent sur l’égalité des chances et des droits, ainsi que la protection contre le harcèlement. En 2018, une nouvelle équipe a été mise en place, et des activités et événements de sensibilisation ont été organisés. L’ONG n’exclut personne et accueille toutes les personnes en situation de handicap. Par ailleurs, le président indique que depuis 2019, l’Association a commencé à regrouper les enfants porteurs d’un implant cochléaire, et essaie de les encadrer dans leur vie quotidienne. Un implant cochléaire est un appareil implanté dans le cerveau qui permet à un enfant né sourd ou ayant des problèmes d’audition, d’entendre. Revenant sur cette opération, Ashvin Gudday indique qu’elle est très coûteuse, pouvant aller jusqu’à Rs 2 millions. Certes, des subventions sont offertes par le gouvernement, mais elles ne sont pas suffisantes et les parents doivent trouver des fonds supplémentaires pour que leurs enfants puissent subir cette opération, disponible uniquement en Inde.
Il cite l’exemple d’une enfant prénommée Keshini, opérée à l’âge de 3 ans, et qui a son implant depuis 13 ans. Elle doit maintenant le changer, ce qui représente un coût élevé. Selon lui, environ 40 enfants mauriciens ont subi cette opération. Or, il n’est pas facile de réunir les fonds suffisants. « Même si l’enfant perçoit une pension de 13 500 roupies, la famille ne pourra pas rassembler la somme requise pour l’opération, et l’APDH est là pour promouvoir cette cause auprès des Mauriciens afin qu’ils puissent venir en aide à ces familles. Nous sommes plus ou moins le porte-voix des parents d’enfants en situation de handicap pour qu’ils puissent récolter les fonds nécessaires à l’opération de leurs enfants », explique Ashvin Gudday.
Parmi les projets futurs, le travailleur social souhaite notamment mettre davantage l’accent sur l’employabilité, qui constitue selon lui un grand problème dans le pays. L’APDH œuvre dans ce but, afin de voir comment les personnes en situation de handicap peuvent intégrer le monde du travail et apporter pleinement leur contribution à l’économie. « Nous allons continuer à intensifier nos actions à tous les niveaux pour combattre la discrimination. Nous comptons professionnaliser l’APDH et offrir une permanence afin d’assurer un encadrement constant à ceux qui font appel à nos services », conclut-il.
L’association a organisé le Music Day permettant aux artistes de se produire, ainsi qu’une série d’activités pour promouvoir les talents des enfants en situation de handicap, hier, samedi 22 juin au Victoria Urban Terminal.