Ashfaq Boojhawon, 34 ans, vit seul avec sa mère, Mariam Jeebun, à Castel. Cette dernière, âgée de 70 ans, est clouée au lit, atteinte d’une grave tumeur au cerveau. « Mo mama mem ki priorité la. Mo tou sel pe okip li », nous lance Ashfaq, anéanti par cette situation, mais il essaie de faire face. Il a dû tout laisser tomber pour s’occuper de sa mère.
En 2020, l’état de santé de Mariam Jeebun s’était détérioré. Il y avait tout d’abord eu des pertes de mémoire. Au départ, Ashfaq croyait que cela était dû au vieillissement. Mais en 2021, après avoir fait une crise d’épilepsie, Mariam Jeebun avait perdu l’usage de la parole, et s’était retrouvée contrainte de communiquer par des signes de tête. C’est alors qu’Ashfaq a compris que les choses étaient bien plus graves.
Il avait alors emmené sa mère à l’hôpital. C’est là que le diagnostic tombe, implacable. Mariam Jeebun avait une tumeur au cerveau. Qui plus est, cette tumeur se développait, sans que personne ne s’en rende compte, depuis plus de 25 ans. Les médecins avaient déconseillé toute opération chirurgicale, vu l’âge avancé de Mariam Jeebun. Depuis ce jour maudit, la vie d’Ashfaq a complètement basculé.
Cette tumeur est aujourd’hui de la taille d’une pomme et ses cellules se métastasent dans d’autres parties du cerveau. Mariam ne peut ni bouger, ni manger, ni boire. Elle est clouée au lit et Ashfaq est constamment à son chevet. Elle se nourrit désormais uniquement avec des suppléments alimentaires comme le Fortimel. Ashfaq s’occupe de tout à la maison. Il fait le ménage et les courses, donne à manger à sa mère et change ses couches.
Avec l’argent de la pension de Mariam et les autres aides sociales, Ashfaq dispose d’une somme mensuelle de Rs 14 000 pour s’occuper de sa mère, ce qui n’est pas suffisant, selon lui. Les soins apportés à sa mère s’élèveraient à environ Rs 20 000 par mois, avoue-t-il. En outre, il doit aussi s’acquitter du loyer de la maison. Des fois, il doit aller dormir le ventre vide car il n’y a pas assez d’argent pour qu’il puisse s’acheter à manger. Souvent, il doit compter sur son entourage pour pouvoir se caler l’estomac.
Ashfaq Boojhawon est arrivé au bout du rouleau et ne sait plus quoi faire. Il lance un appel à l’aide auprès des Mauriciens pour qu’il puisse s’occuper de sa mère convenablement. Il ne demande pas d’argent mais des aliments ou que les gens fassent des dons en nature, selon leurs moyens. Un pressant appel est ainsi lancé à la générosité des Mauriciens pour venir en aide à ce jeune homme courageux qui sacrifie tout pour prendre bien soin de sa mère. Combien d’autres jeunes feront une telle chose pour leurs parents, se pose-t-on la question. « Ce n’est pas facile de vivre une situation pareille et je ne sais pas quoi faire. Mais je dois m’occuper de ma mère », souligne Ashfaq.
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