Aucun dommage pour la famille de Gérald Lagesse, assassiné lors du braquage de la MCB en 2005

14 ans après que l’affaire avait été logée en cour

Mauvaise nouvelle pour les membres de la famille de Gérald Lagesse, qui avait été assassiné lors du braquage de la MCB  en 2005. L’appel qu’ils avaient interjeté pour obtenir des dommages moraux a été rejeté ce 5 août, et ils auront à encourir les frais de l’appel. 

Gérald Lagesse était employé comme ‘Customer Service Supervisor’ à la MCB. Le 11 février 2005, il y avait un braquage au ‘main vault’ de la MCB à son siège à Port-Louis. Gérald Lagesse fut retrouvé mort et son décès fut attribué à une asphyxie par strangulation.

Après son décès, quatre membres de sa famille, notamment son père, sa mère, sa veuve et sa fille devaient entrer une action contre la MCB pour faute, réclamant solidairement Rs 35 millions comme dommages moraux. Pour les membres de la famille de Gérald Lagesse, la banque avait agi de façon négligente et n’avait pas garanti la sécurité de l’un de ses employés, vu selon eux qu’il y avait « defectiveness or substandard security prevailing at the bank. »

Cette affaire est notable dans les annales de la justice pour sa durée. En effet, l’affaire avait été logée le 30 janvier 2008. Le procès avait pris fin devant la Cour suprême le 11 mai 2017, et le jugement rendu le 27 avril 2021. Mais avant que le jugement ne soit rendu, deux des plaignants, le père et la mère de Gérald Lagesse, devaient décéder.

Durant le procès, il avait été établi que le ‘main vault’ ne pouvaient s’ouvrir que de l’intérieur, et que le jour fatidique, Gérald Lagesse était le seul employé présent à l’intérieur du ‘main vault’. La juge présidant le procès devait retenir que les braqueurs avaient eu accès au ‘main vault’ non pas en raison de la défectuosité du dispositif de sécurité mais du fait que quelqu’un à l’intérieur du ‘main vault’ leur en avait donné l’accès. Ainsi, la seule personne qui avait pu ouvrir la porte était Gérald Lagesse, mais il n’a jamais pu être établi pourquoi et dans quelles circonstances il avait ouvert cette porte. La juge avait accepté l’argumentaire de la MCB à l’effet que toute les protocoles de sécurité ont été rigoureusement appliqués au moment du braquage. De ce fait, la plainte des Lagesse avait été rejetée aux frais de chacune des parties.

En appel, la veuve et la fille de Gérald Lagesse devaient faire ressortir encore une fois ce qu’elles tenaient pour des manquements dans le dispositif de sécurité. Toutefois, la cheffe-juge, Rehana Mungly-Gulbul, et le juge Cheong devaient accepter les conclusions de la juge lors du procès à l’effet qu’il n’y avait eu aucune défectuosité dans le dispositif de sécurité.

Un autre point d’appel a été que les plaignants n’ont pas bénéficié d’un procès rapidement mené comme garanti sous la section 10(8) de la Constitution, vu que le jugement avait été rendu 14 ans après que l’affaire eut été logée en cour. Les juges devaient être d’accord sur le fait qu’il y a eu des délais. Toutefois, ils devaient refuser de rejeter les conclusions  de la juge en vue de ces délais. Selon eux, « there is indeed nothing which may suggest any shortcoming or defect in her appreciation of the evidence which may be attributed to the delay.”

L’appel a ainsi été rejeté, aux dépens des plaignants.