Bashir Taleb, porte-parole de la fédération des managers des collèges privés: « Que le nombre d’élèves qui n’ont pas obtenu 4 ‘credits’ soit rendu public »

˝ Indécent ! ˝ Ce mot résume le sentiment d’indignation de Bashir Taleb, pédagogue de profession et fin observateur du monde éducatif quand nous lui avons demandé le nombre d’élèves qui n’ont pas obtenu 4 ‘credits’ aux examens du SC. ˝ Nous avons fait une requête officielle, mais jusqu’ici le ministère a fait la sourde oreille. Cambridge doit avoir communiqué le chiffre officiel mais nous sommes toujours dans l’attente.˝

Bashir Taleb demande aux parents de tirer leur propre conclusion. Il déplore l’état chaotique dans lequel se retrouvent les élèves avec 3 ‘credits’ au lieu des 4 requis pour monter en HSC. C’est en mai 2017 que la décision de passer à 4 ‘credits’ est annoncée par la ministre de l’Éducation pour la cuvée 2018 et 5 ‘credits’ pour celle de 2019.

Pour le pédagogue, le ministère a pris à contrepied les étudiants au beau milieu d’une réforme. Sous pression des 90% de présence pour être exemptés du paiement des frais d’examens, les étudiants n’ont pu produire les résultats escomptés. Aucune mesure n’a été prise pour les motiver davantage à se tourner vers le cérveau technique. Bashir Taleb s’explique : «Le ministère est allé trop vite en besogne. ‘Overnight’, il prend des décisions brusques, car les étudiants avaient un choix limité. Si en appliquant le ‘nine year schooling’, le ministère avait pris la peine d’introduire des sujets techniques tels, design technology, cookery, entrepreneurship il y a trois ans de cela, les élèves doués pour ces matières auraient bien fait jusqu’au grade 9 avec la possibilité de poursuivre leurs études en grade 10 et 11. A ce stade, je vois très difficile, pour ne pas dire impossible et inacceptable que ces étudiants avec 3 credits optent pour la filière technique.»

Bashir Taleb propose que des classes spéciales d’advanced level soient introduites à l’intention de ces étudiants. Ce qui leur donnera l’opportunité d’upgrade leurs qualifications en cas de réussite. En cas de résistance de la part du ministère, que pourrait-il se passer ? Premier scénario, l’élève double la form 5, avec les conséquences financières désastreuses qui s’en suivront. Et s’il n’obtient pas les 5 ‘credits’ requis l’année prochaine, il pourra dire ‘adieu’ à l’éducation. Une deuxième option est envisageable : il se tourne vers un collège payant (ce qui n’est pas donné à tout le monde) pour se faire inscrire dans une classe HSC, mais se retrouvera avec deux ‘syllabus’ différents, s’il compte en même temps ‘resit’ pour le SC. De plus, il ne sera autorisé à prendre part qu’aux examens ‘advanced level’ et non le ‘full HSC’, souligne Bashir Taleb, confirmant la déclaration de la ministre que les réglements sont les mêmes pour tous les collèges.

Le pédagogue insiste aussi sur le fait que l’évaluation finale d’un enfant aurait dû se faire après la boucle du ‘nine year schooling’, tout en construisant davantage le nombre de collèges techniques qui engloberaient la majorité des étudiants en phase terminale du grade 11, une minorité (25% selon les prévisions) se dirigeant vers les académies.

Dans un autre ordre d’idées, Bashir Taleb fait remarquer que la transition en grade 10 suivrait son cours normal en douceur si les sujets dits techniques étaient enseignés dès le grade 7, comme il le fait ressortir plus haut.

˝Ce n’est que maintenant que ces options sont offertes, ˝ renchérit l’observateur. ˝ Nos éléves ont été tout simplement piégés, avec un couteau sous la gorge˝. Et de se rappeler de l’époque lontan quand un détenteur du seul School Certificate (SC) était suffisamment mature pour prendre de l’emploi.

Cependant, Bashir Taleb pense que, valeur du jour, la majorité des étudiants devraient faire deux années additionnelles en HSC pour gagner en maturité. Toujours est-il que le porte-parole des managers des collèges privés réitère sa demande auprès de la ministre de l’Éducation de reconsidérer l’option des classes ‘d’advanced level’, prenant en considération que le gouvernement subventionne déjà ces collèges privés. De ce fait, cette porte de salut évitera au parent d’envoyer son enfant dans un collège payant pour les mêmes cours qu’il pourrait suivre dans son collége sans avoir à débourser un sou. Bashir Taleb prévient toutefois d’une explosion sociale de la part des étudiants.