Batsirai : Hausse inévitable du prix des fruits et légumes

Après le passage du cyclone Batsirai, les prix des fruits et des légumes vont monter en flèche, d’autant que beaucoup de plantations de légumes ont été affectées par les grosses pluies, tandis que d’innombrables arbres fruitiers ont aussi été endommagés par les fortes rafales et ont perdu une grande partie de leurs fleurs et de leurs fruits.

Le président de la ‘Small Planters Association’ (SPA), Kreepalloo Sunghoon, nous confirme une hausse inévitable dans les jours qui suivent. Néanmoins, à l’heure actuelle, il préfère ne pas se prononcer sur les prix des légumes et des fruits. Il explique qu’il faut faire un constat des lieux premièrement pour connaître l’étendue des dégâts qui ont été causés par la tempête tropicale Batsirai.

Les planteurs découragés

Pritiviraj Sadhul, un agriculteur du sud du pays, nous confie qu’il n’a pas été épargné par les conditions cycloniques. Ses plantations d’haricots ont été gravement affectées par les grosses averses durant la période cyclonique. « Je ne sais plus trop quoi faire. J’ai investi beaucoup d’argent dans les semences. La plantation de ces légumes demande un grand sacrifice et tous mes efforts sont partis à l’eau », nous dit-il d’une voix qui trahit son découragement. S’il avait récolté ses haricots, nous avoue-t-il, il aurait réalisé un profit entre Rs 25 000 et Rs 40 000.

Ce n’est pas la première fois que notre homme connaît un désastre. La dernière fois, il avait cultivé des carottes mais avec les pluies torrentielles qui se sont abattues sur le pays en début d’année, pas une seule carotte n’est restée. « Je connais encore une fois le même problème », lâche-t-il d’une voix résignée. Pour le moment, il nous explique qu’il a mis une pause en ce qui concerne la plantation pour quelques temps car il a déjà subi deux « défaites » successives et il ne veut plus perdre de l’argent. « Je vais devoir faire une croix sur les plantations », nous dit-il.

Jagut, un autre agriculteur, nous explique que ses plantes de pommes de terre, de giraumons, de ‘cotomili’, de margozes et de melons d’eau ont été grandement affectées. Selon ses estimations, plus de 60 % de ses plantations ont été affectés par cette situation. Il est lui aussi désemparé. « Le travail de deux mois est tombé à l’eau », nous lance-t-il. Il nous explique que si le soleil se pointe dans les jours à venir, cela risque d’endommager davantage ses plantations.

Cap vers l’est du pays. Santa est une agricultrice basée à Trou d’Eau Douce. Elle nous avoue que ses plantes de piments étaient en floraison , mais les fortes rafales qui ont secoué l’île durant le passage du cyclone Batsirai ont fait tomber toutes les fleurs. De ce fait, ses récoltes de piments risquent d’en prendre un coup dur. Mais heureusement pour elle, il lui reste des piments dans les petites plantes. Elle les vendra pour gagner un peu d’argent.

Mais selon elle, l’impact de Batsirai risque d’être plus grave si le mauvais temps persiste dans le pays. « Ce sera une véritable catastrophe pour moi car tout l’argent que j’ai investi dans la plantation tombera à l’eau », craint Santa.