Boni de fin d’année : Pilule amère pour de nombreuses PME

De nombreuses petites et moyennes entreprises (PME) se retrouvent en difficulté pour payer le boni de fin d’année eu égard à la situation qui prévaut dans le pays, selon Amar Deerpalsingh, le président de la Fédération des PME : « Le paiement du boni de fin d’année aura un lourd impact sur la trésorerie des PME », maintient ce dernier.

Amar Deerpalsing a soumis plusieurs demandes au gouvernement pour que ce dernier considère un plan d’aide aux PME, afin qu’elles puissent s’acquitter de cette obligation. Or, il est toujours en attente d’une réponse de la part du gouvernement. Il regrette qu’aucun plan d’aide n’a été concrétisé pour venir en aide aux PME.

Y a-t-il des risques de licenciements ? Amar Deerpalsingh pense que cela ne semble pas un problème actuellement, même si les salaires des employés des PME ont diminué. Mais il dit qu’il ne faut pas oublier que les PME emploient plus de 250 000 personnes.

Les PME demandent de l’aide auprès du GM

Nous sommes allés à la rencontre de deux petits entrepreneurs. Maya Seewoonath est la présidente de SME Chambers, et la directrice de SSS Furniture.

Cette entreprise, située à Riche-Terre, est l’un des principaux fournisseurs de meubles de qualité à Maurice, et cela depuis plus de 25 ans. Le personnel comprend 38 employés, dont 25 sont des Bangladais.

Maya Seewoonath nous confirme effectivement que de nombreuses PME éprouvent beaucoup de difficultés à payer le boni de fin d’année, et demande au gouvernement de travailler sur une formule.

Elle nous explique que ce mercredi 8 décembre, elle a eu une rencontre avec les officiers du ministère du Travail pour pouvoir trouver une solution à ce problème. Elle a déjà remis une lettre au ministre des Finances, Renganaden Padayachy, pour demander une aide au gouvernement pour pouvoir payer le boni de fin d’année.

Fort heureusement, jusqu’ici, il n’y a pas eu de licenciements.

Elle fait ressortir les autres difficultés auxquelles les PME doivent faire face, cela bien avant la pandémie. Ainsi, ces derniers temps, la compagnie faisait face à des difficultés de main d’œuvre, raison pour laquelle elle a embauché des Bangladais. Selon la propriétaire de SSS Furniture, de nos jours, les jeunes Mauriciens ne sont pas partants pour travailler dans les entreprises comme celle-ci. Selon elle, le fret a aussi provoqué la fermeture de plusieurs PME. Dans cette situation de crise, la pandémie est venue tout bouleverser. Aussi, avec la dépréciation de la roupie, les matières premières importées deviennent de plus en plus chers.                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                    Ajay Beedasee, le vice-président de SME Chambers, est le propriétaire d’une usine de textile. Cette compagnie fabrique des pantalons en denim, comme des jeans, qui sont ensuite exportés dans diffèrents pays.

Il nous confirme que sa compagnie ne pourra pas payer le boni de fin d’année. Il a déjà soumis une demande auprès du ministère des Finances pour avoir une aide pour refinancer sa compagnie.

Il évoque une hausse généralisée des coûts de production. « Un des plus gros problèmes auquel nous faisons face est que nos coûts augmentent. Ce qui a un impact sur nos marges de profits », nous explique-t-il. Il rejoint aussi Maya Seewoonath sur le fait que les coûts associés au fret ont connu une hausse drastique ces derniers temps.

Selon lui, il y a des mesures de confinement dans plusieurs pays du monde, avec plusieurs frontières qui sont quasiment fermés. De ce fait, les PME qui œuvrent dans le domaine du textile, ne peuvent plus importer les matières premières dont elles ont besoin pour fabriquer les vêtements qui sont ensuite exportés.

Le marché qui lui rapportait le plus en termes de ventes était l’Afrique du Sud, mais avec la détection du nouveau variant Omicron, les exportations ont été stoppées vers ce pays, ce qui a grandement impacté le business d’Ajay Beedasee.