Brésil : Jair Bolsonaro s’engage à respecter la Constitution et autorise la transition

Jair Bolsonaro a rompu son silence, mardi, deux jours après sa défaite face à Luiz Inacio Lula da Silva, qui a reçu de nombreux appels de dirigeants étrangers le félicitant pour son élection. Dans un bref discours, il a seulement indiqué qu’il respecterait la Constitution. 

La police a mis fin à 490 blocages au cours des dernières heures, mais 191 blocages partiels ou totaux persistaient, selon un bilan communiqué mardi soir vers minuit.

Il n’était pas possible mardi soir d’estimer l’impact des déclarations de Jair Bolsonaro sur la poursuite du mouvement de barrages routiers. Toutefois de nombreux messages circulaient en soirée sur les réseaux sociaux appelant à des manifestations mercredi, jour férié au Brésil.

La capitale Brasilia était calme après les restrictions “préventives” d’accès à la place des Trois Pouvoirs, où se trouvent le Palais présidentiel, le Parlement et la Cour suprême.

À Sao Paulo, c’est un appel qui circulait à “la plus grande mobilisation de l’Histoire” mercredi sur l’avenue Paulista, envahie dimanche soir par des centaines de milliers de sympathisants en liesse de Lula.

Jair Bolsonaro a ensuite tenu une réunion avec plusieurs magistrats de la Cour suprême, dont Alexandre de Moraes, qui dirige plusieurs enquêtes impliquant le leader d’extrême droite et ses alliés.

Jair Bolsonaro “a dit ‘c’est fini'”, en faisant référence à l’élection, a déclaré le magistrat Luiz Edson Fachin, à l’issue de cette réunion qui ne figurait pas à l’ordre du jour officiel.

La Cour suprême, garante de la Constitution, a rapidement pris acte de ce discours dans un bref communiqué : “En ordonnant le début de la transition, (le président) a reconnu le résultat final de l’élection”. La Haute Cour, avec qui le chef de l’État entretient des relations orageuses depuis le début de son mandat, a également “souligné l’importance d’assurer la liberté de circulation par rapport aux barrages routiers”.

Le président brésilien Jair Bolsonaro, battu au second tour de l’élection présidentielle par Luiz Inacio Lula da Silva, a affirmé, mardi 1er novembre, lors d’une courte allocution qu’il respecterait “toujours la Constitution” brésilienne, sans toutefois reconnaître clairement sa défaite. Le président a également remercié les électeurs ayant voté pour lui, déclarant que les mouvements de protestation étaient le fruit de “l’indignation et d’un sentiment d’injustice” après les résultats, mais affirmant que les manifestations devaient être “pacifiques”.

“La droite a vraiment émergé dans notre pays. Notre représentation renforcée au Parlement montre la force de nos valeurs : Dieu, patrie, famille et liberté. Nous avons formé de nombreux leaders dans tout le Brésil, et nos rêves sont plus vivants que jamais. Nous sommes pour l’ordre et le progrès. Même face à l’ensemble du système, nous avons surmonté une pandémie et les conséquences d’une guerre”, a-t-il poursuivi.

Son chef de cabinet, Ciro Nogueira, a dans la foulée expliqué que Jair Bolsonaro avait “autorisé la transition” après l’élection de Lula et que le processus allait débuter dans les prochains jours.