Cela se passe à l’hôpital ENT : « Abandonnée dans un endroit propice à l’infection ! », pleure une patiente dialysée

« Je veux sortir de là ! », pleure Shazia (ndlr prénom fictif )*, face au calvaire qu’elle subit à l’hôpital ENT. Cette patiente qui nécessite un traitement sous dialyse a été admise à cet hôpital après avoir été testée positive à la covid-19. Mais vu les conditions épouvantables qui y prévalent, elle demande à ce qu’elle puisse s’auto-isoler chez elle.

Shazia est une mère de famille qui habite le Nord du pays. Elle suit ses séances de dialyse depuis quelques années. Elle faisait de la fièvre depuis quelques jours et un test PCR avait été effectué sur elle. Elle est tombée des nues en apprenant qu’elle avait été contaminée par la covid-19. Après avoir été admise à l’hôpital ENT depuis dimanche dernier, elle supporte mal le calvaire qu’elle subit.

Par ailleurs, la famille de Shazia n’a apparemment pas été rejointe dans le sillage de l’exercice de ‘contact tracing’, selon une source proche de la famille. « On ne nous a même pas informés qu’on devrait être en isolement », selon cette source.

La première chose que Shazia devait constater en entrant dans la salle où elle a été admise, c’est qu’il n’y avait pas de distanciation sociale adéquate entre les lits. « Comme nous sommes des patients sous dialyse, nous sommes supposés rester dans un endroit propre. Mais nous avons été abandonnés dans un endroit propice à l’infection. La salle des patients, la salle de bain et les toilettes ne sont pas convenablement nettoyés », déplore-t-elle. Pour Shazia, si l’hôpital est dans un tel état, il est préférable de laisser les patients s’auto-isoler chez eux au lieu de les interner.

Par ailleurs, elle maintient qu’elle n’a reçu que du… panadol comme seul traitement contre la covid-19. Qui plus est, elle ne reçoit aucun autre traitement pour ses autres complications de santé. « Je souffre d’hypertension et de diabète. Il n’y a personne ici pour effectuer un check-up. On ne reçoit pas de traitements, comme les injections, contre ces complications », dénonce notre interlocutrice. Selon cette dernière, son niveau de diabète doit être vérifié trois fois par jour mais tel n’est pas le cas. Pour Shazia, « La nourriture qu’on vous offre est épouvantable (‘ene crime’). Mais ils vous diront qu’il vous faut manger, vu vos problèmes de santé. »

« On nous a emmenés ici pour nous soigner. Maintenant, vous ne pouvez pas nous dire qu’il n’y a pas de personnel. Vous ne pouvez pas non plus nous laisser dans un état d’abandon. Dans ces conditions, il aurait été préférable de nous laisser chez nous », s’insurge-t-elle.

Une personne testée positive… Sa famille pas contactée

Après qu’une personne ait été testée positive à la Covid-19, les autres membres de sa famille n’ayant pas été contactés par l’équipe de ‘contact tracing’ ont dû faire leurs tests eux-mêmes. Ils sont cinq qui sont concernés. Selon les dires d’une proche, aucun officier du ministère de la Santé n’est venu chez elle. « Si je n’étais pas une personne responsable, j’aurais pu sortir librement et propager la covid-19,», nous dit-elle

L’équipe de ‘contact tracing’ submergée par le nombre de nouveaux cas ?

L’ancien directeur des services de santé publique, le Dr. Vasantrao Gujadhur se demande si l’équipe de ‘contact tracing’ peut actuellement gérer la situation, vu le nombre de nouveaux cas de covid-19 qui apparaissent chaque jour. « On avait une équipe qui pouvait faire le ‘contact tracing’ avec 15 ou 20 nouveaux cas par jour. Mais maintenant, avec 100 nouveaux cas par jour (dont une dizaine en quarantaine ou en milieu hospitalier et environ 90 dans la communauté), cela fait un grand surcharge de cas », nous indique-t-il.

Or, ce chiffre pourra être amené à augmenter exponentiellement dans les jours à venir. Il est ainsi d’avis que l’équipe de ‘contact tracing’ ne peut pas faire face au nombre grandissant des cas actuellement.

En outre, le Dr Gujadhur soutient qu’il y a un relâchement des personnes qui ont été vaccinées. « Ces personnes ne sont pas bien informées. Il faut continuer à se protéger et à observer les gestes barrières, même avec la vaccination », ajoute-t-il.