Ces prêts non-sécurisés qui ont fait couler la SBM

  • De hauts cadres dans le collimateur du CCID

Une semaine cruciale attend de hauts cadres de la SBM, en particulier ceux affectés au département des prêts. Ils devront s’expliquer sur des prêts totalisant Rs 7.7 milliards accordés sans garantie à des individus ou des sociétés étrangères, des prêts communément connus comme des ‘toxic loans’

Les différents protagonistes seront confrontés aux preuves jugées accablantes qui ont vu une chute dramatique dans les profits de la banque passant de Rs 3,2 milliards à Rs 15 millions en 2019. Depuis l’éclatement de la pandémie de covid-19, la situation n’a cessé de s’empirer. Qui plus est, ces prêts, dont certains remontent à 2016 et 2017 n’ont toujours pas été remboursés.

Une compagnie indienne aurait ainsi bénéficié d’un prêt de Rs 1,5 milliards accordé en 2017. Basée au Kenya, cette compagnie avait sollicité la SBM concernant un manque de liquidités. En difficulté pour des paiements, elle s’est tournée vers SBM Kenya qui opère sous SBM Maurice. Le dossier a été envoyé à Port Louis qui a donné le feu vert pour que le déboursement soit fait, mais sans garantie.

Dans la même veine, cinq autres dossiers sont jugés sérieux. Interpellés pour négligence, ces hauts cadres du département des prêts et de l’évaluation de risques seront appelés à justifier leur décision d’accorder ces prêts toujours, sans garantie. Convoqué vendredi matin, un de ces cadres a dû repousser son interrogatoire pour cette semaine en l’absence de son homme de loi.

A noter que l’ex-chairman de la SBM Holdings Kee Cheong Lee Kwong Wing, accompagné de son avocat Me Robin Ramburn, s’est rendu aux Casernes centrales il y a deux semaines pour être interrogé sur les ‘toxic loans’. Le principal concerné aurait déclaré aux enquêteurs ne rien savoir sur cette affaire.