Entre terre et mer, entouré d’une d’épaisse végétation, se cache le village de Chamouny. Cet endroit situé dans le sud du pays, soit dans la Savanne, serait un coin d’escapade pour les Mauriciens. Ses paysages de cartes postales et ses réserves naturelles dont la Vallée des Couleurs, et le domaine de Chazal vous mettent plein la vue. Des 5 000 habitants qui vivent à Chamouny, 3500 gagnent leur vie dans l’hôtellerie. Mais en termes de développement infrastructurel et d’environnement social, peut-on en dire autant ? Le village serait négligé par les autorités à plusieurs niveaux. On vous invite à le découvrir.

Le nom Chamouny a été donné au village par le Français Charles Grenier venu passer ses vacances à Maurice. Le village de Chemin Grenier lui doit également son nom. Chamouny formait partie intégrante de Chemin Grenier auparavant, mais depuis une vingtaine d’années, il a été séparé pour prendre le statut de village à part entière. Les habitants ont une autre histoire à nous confier sur l’appellation de Chamouny. « Lontan ti éna enn coolie ti appel Moun Labarda li ti péress dans villaz. Li ti pé travay dans tablissman, li ti sorti premier dans concours Kalipa. Lerla kan bannes dimoune ti pé vinn ici, zotte ti pé dire, ‘Nou pé alle dans villaz Moun », se remémore-t-on. Le nom est resté depuis.

On affirme que le premier moulin Mont Blanc se trouvait ici avant qu’il ne soit démoli et transféré à St Félix. Aujourd’hui, on retrouve une plantation de bananes à la place.

 

 

À l’entrée du village, nous sommes attirés au loin par une vue imprenable sur le littoral Sud. Le Bassin Blanc et la Vallée des Couleurs Nature Park se trouvent à l’entrée même de Chamouny, de véritables merveilles de la nature.

La Vallée des Couleurs Nature Park abrite plusieurs attractions naturelles dont la terre des 23 couleurs, qui datent des millions d’années, ont été découvertes le 4 juillet 1998.L’éruption du volcan Bassin Blanc a laissé place à une surface rocheusequ’est devenue la terre des 23 couleurs. Aujourd’hui, ce parc naturel attire des gens du pays et d’ailleurs de par ses chutes d’eau et safaune et sa flore endémiques.

Le lac Bassin Blanc : une eau crystalline dans un écrin de verdure

« L’autorité pas zouer so rôle » 

Comme pour la plupart des régions du pays, Chamouny n’est pas épargné du problème de drogue de synthèse. Bon nombre de jeunes sont tombés dans ce fléau. Les responsables du village : Soonil Sawaram, conseiller du district de Savanne, Chris Ramah, président du village, Jan Majai Suddul, vice-président du village, Tulsiraj Ramchurrun, et madame Dassoo, conseillers du village en témoignent. « Très souvent en nettoyant le playground, on tombe sur des seringues usées», déclare-t-ils. On affirme que Krishna Textile, une ancienne usine de textile s’est transformée en un refuge pour des malfrats.

Des activités louches auraient lieu ici. Les habitants se disent inquiets quant à l’impact qu’un tel environnement pourrait avoir sur les jeunes. « Nou finn informe la police commier fois pou nettoye sa terrain la mais zotte pas faire narnié. L’autorité pas zouer so rôle », affirment-t-ils.

Pénurie d’eau 

Les habitants de Chamouny n’auraient pas accès à l’eau quotidiennement. « Ena fois quatre jours pas gagne délo et C.W.A pas mem avoy camion citerne. Li pas logique ki nous ress embas réservoir Mont Blanc et nou pas gagne délo », s’insurgent-ils.En outre, quand il pleut, ils doivent attendre que l’eau boueuse soit traitée et chlorée avant de la consommer. C’est de l’eau boueuse qui sortent des robinets. Ce problème perdurerait depuis des années. Le conseiller de district de Savanne, Soonil Sawaram, affirme que les officiers de la C.W.A les ontbernés. On les aurait fait croire que la construction du réservoir de Mont Blanc allait régler tout le problème d’eau. Or, selon le conseiller, ce réservoir sert à  alimenter uniquement des hôtels de la région.

Cet endroit a déjà souffert des inondations dans le passé. Mais cela ne semble pas interpeller les autorités. Des travaux de drains ont été mal effectués ici et l’eau stagne.

 

 

Les conseillers du village ont à maintes reprises attiré l’attention des autorités concernant la pollution causée par la cremation ground qui se trouve à proximité de l’école primaire de Chamouny. Mais leurs doléances ont tout simplement été ignorées. Les élèves seraient ainsi exposés à cet air insalubre au quotidien. Une demande d’incinérateur a aussi été faite mais à leur grande surprise ce sont les autres villages avoisinants qui en l’ont reçu à leur place.

La famille Kisten se spécialise dans le fer forgé. Elle compte une trentaine d’années d’expérience dans le domaine. Ce sont les parents du propriétaire actuel Naraynen Kisten, 53 ans, qui s’y étaient lancés en premier. « Mo parents ti déjà la-dans lerla monn take-over. Monn alle suive cours Welding and metal fabrication dans lekol technique ITTC », confie-t-il. Aujourd’hui il a agrandi son entreprise baptisée Chamouny Metal Workshop & Ananda Trading et on y trouve des portes, des fenêtres, des chaises en métal dans son showroom. Son fils aîné lui a emboîté le pas. Ce dernier a trouvé un emploi chez la compagnie Bedard Tankers au Canada.

Pratibha Johaheer fabrique des achards, des confitures et des piments en pâte depuis une dizaine d’années. Sa compagnie, Achard du Sud, exporte ses délices vers l’Europe. Parmi ses préparations, on retrouve le fameux achard bilimbie, ou des saveurs exotiques comme achard margoze, aubergine, roselle, jacques, chouchou entre autres.