Charges de blanchiment d’argent rayées : la famille Bolaki ” Nous avons vécu un cauchemar”

C’est un ouf de soulagement chez la famille Bolaki à Plaine-Verte. L’attente a été longue pour cette famille, après qu’elle a été provisoirement accusée de blanchiment d’argent en 2018. Les charges contre elle ont finalement été rayées en cour durant la semaine écoulée.

Pour rappel,  le 1er juillet 2018,  le couple Aniisah Bolaki et Sameer Nobeeboccus se faisaient interpeller à l’aéroport SSR alors qu’il s’apprêtait à quitter le pays, avec près de Rs 3 millions dans leurs bagages.

Les limiers de l’Anti-Drug and Smuggling Unit (ADSU), menés par l’assistant surintendant de police d’alors Hector Tuyau, devaient alors débarquer chez la famille Bolaki à Plaine-Verte. Une somme de Rs 58 millions fut saisie, saisie qui avait fait grand bruit. Outre l’ADSU, plusieurs autres unités de la police, ainsi que la Mauritius Revenue Authority (MRA), étaient aussi impliquées dans l’enquête. L’ADSU devait procéder à l’arrestation de plusieurs membres de la famille, dont Nazoolbee Bolaki, âgée de 64 ans, ses deux filles, Aniisah et Dilshad Bolaki, ainsi que son gendre, Sameer Nobeeboccus. Ils furent tous accusés provisoirement de blanchiment d’argent. La famille devait toutefois nier toute implication cette louche transaction et a toujours clamé son innocence. Elle a dû passer plusieurs nuits en cellule, ainsi que des va-et-vient incessants en cour, pendant plus de trois ans.

La famille possède plusieurs magasins à Port-Louis, et l’argent saisi provenait des profits du commerce. « C’était extrêmement difficile car je ne m’attendais pas à cela. J’étais traumatisée et affaiblie. Nous sommes des personnes qui travaillent dur tout le long de l’année », nous explique Nazoolbee Bolaki, qui a dû passer plusieurs jours en cellule au centre de détention de Moka.Comme c’était en hiver, elle était tombée malade, et avait été admise en clinique.Cette dernière est soulagée qu’elle a pu sortir de cette affaire la tête haute et ne cesse de remercier le Créateur. La sexagénaire était quand même confiante qu’elle allait s’en sortir car l’argent en question avait été gagné par le dur labeur de la famille. Selon elle, depuis qu’elle était bébé, sa propre mère avait travaillé très dur pour que la famille Bolaki ait pu arriver là où elle est aujourd’hui.

Elle souligne aussi que tous ses papiers sont en règle. « Des enquêteurs nous ont même félicités après notre acquittement car ils savaient bien que nous allions sortir la tête haute », se réjouit l’habitante de Plaine-Verte. Pour elle, cette affaire a rendu la famille encore plus forte, et elle continuera de faire prospérer ses affaires.

Sa fille, Dilshad Bolaki, nous fait part elle aussi du soulagement qu’elle éprouve, bien qu’elle s’attendait à un dénouement positif. « On a vécu des moments de cauchemar. Ma mère est restée en cellule policière pendant 21 jours, alors qu’elle était innocente. En fin de compte, tout s’est bien passé. C’est ça l’important », déballe-t-elle.

Dilshad Bolaki qualifie sa mère comme étant bien courageuse, voire même qu’elle est plus courageuse que ses enfants. «Elle était stressée et sous le choc, mais nous disait toujours de ne pas baisser les bras. C’est une faveur du Créateur qu’une pauvre femme musulmane ait pu atteindre un tel niveau par elle-même », nous confie notre interlocutrice. « Plusieurs enquêteurs ont été bien compréhensifs », devait-elleajouter.

 Dilshad Bolaki tient aussi à remercier tous ceux qui ont toujours dit du bien de sa famille.