Après l’écrasante victoire de l’Alliance du Changement, il est désormais temps de s’atteler au travail. Le gouvernement fait face à une tâche herculéenne : de nombreux “squelettes” risquent de sortir des placards. Un grand coup de balai sera nécessaire pour nettoyer les débris laissés par l’administration précédente.
Il n’est un secret pour personne que la situation économique du pays est préoccupante. Le marasme économique sévit actuellement, résultat d’une gestion peu rigoureuse. Des promesses alléchantes, parfois irréalistes, ont été faites sans tenir compte de la santé de notre économie. Certains Mauriciens ironisent en disant qu’il n’est plus nécessaire de travailler, puisque tout le monde recevrait sa paie par la poste. Ces promesses démesurées, souvent perçues comme des mirages, ont suscité des attentes irréalistes.
La grande question est maintenant de savoir comment honorer toutes ces promesses dans un contexte où les ressources sont limitées. Ce n’est pas la saison des vaches grasses. Le gouvernement devra informer la population des gaspillages massifs laissés en héritage par ses prédécesseurs, sans oublier les vols, la corruption et le népotisme qui ont marqué la dernière décennie. À mon avis, la mise en place d’un tribunal spécial pour traiter les transactions douteuses est une nécessité.
Il est impératif de réexaminer certaines propositions qui risquent d’augmenter les dépenses publiques de manière insoutenable. Une mesure pertinente serait de réduire le prix de l’essence et de l’électricité. Cela aurait un effet domino bénéfique pour l’ensemble de la population. Par ailleurs, il est crucial de revoir les propositions fiscales, car certaines pourraient réduire considérablement les revenus de l’État.
Concernant le transport gratuit, des plaintes émanant des citoyens seniors suggèrent qu’ils préféreraient un remboursement en argent plutôt que ce service. Il serait judicieux de repenser cette mesure, en tenant compte des coûts élevés qu’elle engendre pour l’État. D’autres secteurs, comme la santé, nécessitent des améliorations profondes. Par exemple, la digitalisation des hôpitaux et des dispensaires permettrait d’offrir un meilleur service au public.
Certaines taxes, telles que celles sur les indemnités de départ (lump sum), la taxe routière, les redevances télévisuelles et l’internet, devraient être réévaluées afin de protéger les populations les plus vulnérables.
Les élections sont passées, et les promesses généreuses doivent maintenant être confrontées à la réalité. Nous ne voulons pas devenir un peuple assisté. Le pays doit être remis sur les rails, en stimulant la productivité et en inspirant confiance, notamment chez les jeunes. Ce gouvernement a la responsabilité de redonner espoir et de travailler avec assiduité pour le bien-être de notre chère île paradisiaque.
L’unité nationale, qui a marqué la campagne électorale, doit être préservée. Dans cet esprit, les Mauriciens doivent collaborer pour maintenir un État providence solide et un cadre de vie agréable. Avec une majorité absolue au Parlement, le peuple nourrit l’espoir d’un avenir meilleur pour les générations actuelles et futures. La balle est désormais dans le camp de Navin Ramgoolam et de Paul Bérenger.
Cassam Tupsy