‘Co Exotic’

Des ravissantes boucles d’oreilles faits à la main

Pearl Begué est une étudiante de 21 ans qui a pu monter une petite entreprise en ligne, Co Exotic. Elle fabrique et commercialise de belles boucles d’oreilles. La clé de son succès : apprendre, toujours apprendre et innover. Avec un savoir-faire inné, inspirée, visionnaire et gestionnaire dans l’âme, on peut parier qu’elle ira loin…

Pearl Begué, 21 ans, étudie la science informatique à l’Université des Mascareignes. Habitant Pailles, elle fabrique des boucles d’oreilles qu’elle commercialise en ligne. Elle utilise de la laine, du fil et des perles, entre autres, et se sert de crochets pour confectionner ses œuvres.

Il faut dire que depuis l’âge de 13 ans, Pearl a l’habitude de fabriquer des choses. Comme son sac à dos pour l’école, son plumier, ses vêtements, son couvercle de portable… Elle faisait aussi des bracelets et des encadrements pour photos, entre autres, pour offrir en cadeau. Elle avait l’habitude, à partir des cahiers qu’elle avait déjà utilisés, de prendre les pages encore vierges et d’en faire des cahiers neufs ! Pearl nous explique qu’elle a appris toute ces choses sur internet. Mais elle sait améliorer ces idées à sa façon. Un talent inné qu’elle met maintenant au service des autres à travers son entreprise.

À l’âge de 19 ans, elle avait travaillé pour la première fois dans une compagnie comme réceptionniste. C’est là qu’elle va découvrir  le monde du travail, ce qui l’a aidée à avoir plus de confiance en soi.

Vu qu’elle est étudiante, elle doit dépendre de ses parents. Ce n’est pas chose aisée pour ces derniers, surtout pour son père, qui doit beaucoup travailler pour financer les études de sa fille. C’est l’une des raisons qui l’ont poussée à lancer son business.

 « Au début, j’ai pris beaucoup de temps pour réfléchir quelle est entreprise que je voulais monter car il y a tant d’idées attrayantes sur le Net. J’ai voulu faire quelque chose d’unique et de rare, que les gens ne font pas habituellement à Maurice », nous confie Pearl. Finalement, elle a jeté son dévolu sur la confection des boucles d’oreille. « Je me suis dit qu’il fallait commencer par de petites choses avant d’en arriver aux grandes », souligne-t-elle.

Elle a commencé par apprendre toutes les techniques du crochet sur YouTube. « YouTube  est un outil qui est disponible pour tous, avec de belles vidéos de démonstration pour apprendre facilement. Je conseille ainsi aux jeunes qui veulent lancer un petit business d’apprendre sur Internet. Les idées y foisonnent. Vous pouvez ainsi prendre une idée et l’améliorer à votre façon  », dit-elle. Elle s’est ainsi mise à faire des boucles d’oreilles avec des perles, de la laine et du fil en utilisant des crochets.

En voyant son œuvre sur Facebook, les gens ont bien apprécié son travail et elle a commencé à recevoir des commandes.

Elle a pris une semaine pour décider, au commencement, comment elle voulait appeler son entreprise. Vu que Maurice est une île tropicale et exotique, elle voulait appeler son entreprise  ‘Coast  Exotic’, ensuite elle s’est dit que ‘Coast’ serait peut-être difficile à prononcer pour certaines personnes, et elle a fini par porter son choix sur ‘Co Exotik’.

C’est durant le deuxième confinement, avec les cours en ligne, qu’elle a vraiment pu lancer son business. Le confinement lui a ainsi laissé le temps de constituer son stock de boucles d’oreilles et de placer les photos de ses œuvres sur Facebook.

Aujourd’hui, Pearl est sereine. Son entreprise lui confère une certaine indépendance,  l’aide à assumer d’importantes responsabilités et lui permet de s’offrir les choses dont elle a besoin.

Elle arrive à gérer son entreprise malgré ses études universitaires. « Nous devons apprendre à bien gérer notre planning », nous explique-t-elle. Une leçon de vie qu’elle a retenue de son père, qui lui répétait toujours que chaque chose se fait en son temps. « Il faut savoir trouver du temps pour apprendre et pour gérer son business, et il faut savoir consacrer du temps pour soi-même et à sa famille », dit-elle.

Quelle est sa source de motivation ?Sa plus grande épiphanie est venue quand elle a lu le livre de Robert Kiyosaki, Rich Dad, Poor Dad. La lecture de ce livre à complètement changé sa vision des choses et lui a insufflé plus de courage pour persévérer avec l’entreprise. « Je conseille fortement aux jeunes de lire ce livre, qui est disponible sur internet », dit-elle. « Ma motivation vient aussi des jeunes des autres pays, qui ont connu du succès en montant leur propre petite entreprise », explique-elle. Elle ajoute que sa mère et son fiancé l’ont aussi beaucoup encouragée à aller de l’avant.

Quelles sont les difficultés auxquelles elle doit faire face ? Les matériaux sont chers, ce qui fait qu’elle n’a pas une trop grande marge de profit. En outre, à Maurice, on ne trouve pas certains matériaux nécessaires, et elle doit donc les commander de l’étranger. Et avec la pandémie de covid-19, l’acheminement par voie maritime est devenu plus cher que les matériaux. « Donc, il fallait réduire les idées pour pouvoir commencer le travail », nous dit-elle.

Son conseil aux jeunes qui veulent lancer leur entreprise : ils doivent apprendre sur la Toile, où ils trouveront beaucoup d’idées. « Vous pouvez aussi prendre une idée et l’améliorer à votre guise », souligne Pearl.