Conférence sur la prévention de l’avortement à risque et des grossesses précoces et non désirées

La ‘South Africa for AIDS’ (SAfAIDS) a organisé une conférence de deux jours à Johannesburg, les 17 et 18 octobre 2023.

Seuls les chefs religieux et traditionnels régionaux, les plaidoyers politiques et de dialogues sur la prévention de l’avortement à risque et des grossesses précoces et non désirées chez les adolescentes et les jeunes femmes de la région de la SADC ont été invités à assister à ladite conférence.

Le Secrétaire du Conseil des Religions (CoR), M. Bashir Nuckchady, a assisté à la conférence qui eut lieu au Centre de conférence de l’hôtel Protea O.M. Tambo. 

Les objectifs de la réunion étaient les suivants :

  • Renforcer la capacité des chefs religieux et traditionnels à exploiter les connaissances et les compétences pour plaider en faveur d’un environnement politique résilient en matière d’avortement sûr et de prévention de ‘Early and Unintended Pregnancy’ (EUP).
  • Les chefs religieux et traditionnels s’engagent à soutenir l’éducation sexuelle complète et le plaidoyer en faveur de l’avortement sans risque pour les adolescentes et les jeunes femmes par la mise en œuvre de la feuille de route régionale pour prévenir l’avortement à risque et les grossesses précoces et non désirées EUP.

Avant la réunion, le ministère de la Santé et du Bien-être et la MFPWA ont été contactés pour obtenir des données précises, des informations, des politiques, des plaidoyers et une vision de ces deux institutions qui s’occupent de ces questions. Mme Vidya Charan, la directrice de la MFPWA, a été d’une aide précieuse en partageant ses contributions.

Chaque pays de la SADC a sa propre législation et politique en matière d’avortement. Dans certains pays, les dispositions relatives à l’avortement légal et sûr sont limitées, et lorsqu’il existe des cadres juridiques, ils ne sont souvent pas parfaits, ou leur mise en œuvre est entravée. 14 des 16 pays de la SADC ont mis en place des politiques restrictives, ce qui peut rendre difficile l’accès à des services d’avortement sûrs.

Le secrétaire du CoR a souligné que le gouvernement mauricien considère que la mauvaise santé sexuelle et reproductive est souvent concentrée chez les groupes vulnérables, notamment les adolescents, les personnes âgées, les personnes en situation de handicap et les personnes ayant des identités de genre différentes, et peut perpétuer des inégalités substantielles en matière de santé. Afin d’endiguer les problèmes d’avortement à risque et de grossesses précoces et non désirées chez les adolescentes et les jeunes femmes, le gouvernement a mis en place le ‘National Sexual and Reproductive Health Implementation Plan 2022 – 2027’, avec les objectifs spécifiques suivants :

1 : Donner à toutes les personnes les moyens de prendre des décisions éclairées concernant leur santé sexuelle et reproductive, et veiller à ce que leurs droits en matière de santé sexuelle et reproductive soient respectés, protégés et réalisés.

2 : Améliorer l’accès à des services complets et intégrés de soins et de traitement en matière de santé et de droits sexuels et reproductifs à toutes les étapes de la vie.

3 : Faciliter l’accès à des services de ‘Sexual and Reproductive Health and Rights’ (SRHR) respectueux et sans jugement pour les groupes prioritaires et vulnérables.

4 : Renforcer le système de santé pour fournir des services intégrés de SRHR au niveau le plus bas du système dans le domaine de la santé.

5 : Promouvoir l’engagement multisectoriel et la responsabilité partagée pour une prestation de services durable et fondée sur les droits.

Une mauvaise santé sexuelle peut avoir des effets négatifs sur les individus et la société. Les infections sexuellement transmissibles (IST) et les grossesses non désirées peuvent avoir des répercussions durables sur les personnes et sur l’économie locale de la santé et des services sociaux. Une mauvaise santé sexuelle peut également entraîner des coûts substantiels pour la société dans les domaines de la santé, du logement, de l’éducation et des services sociaux. L’accès à l’information, au soutien et aux services de santé sexuelle est essentiel pour permettre à chacun de poursuivre une activité sexuelle plus sûre et plus saine, tout en évitant les grossesses non désirées et les IST.

Cependant, l’avortement reste illégal à Maurice. Mais suite à des amendements à l’article 235 du Code pénal mauricien, l’avortement n’est autorisé par ordonnance du tribunal que pour quatre motifs :

1. Risque pour la vie ;

2. Risque pour la santé physique et mentale ;

3. Anomalie fœtale sur l’avis de médecins spécialistes ; &

4. À la suite d’un viol ou d’une relation sexuelle avec un mineur, lorsque le cas est signalé à la police ou à un médecin.

Cependant, très souvent, nous entendons dans les nouvelles que des femmes ont interrompu leur grossesse volontairement, soit avec l’aide de médecins, soit avec des médicaments pris par elles-mêmes. Souvent, les avortements clandestins causent plus de tort que de bien. Certains médecins ont même été arrêtés et de nombreuses femmes ont perdu la vie.

Diverses religions à Maurice s’opposent fermement à la légalisation de l’avortement, car elles maintiennent le droit absolu et le respect de la vie du fœtus. En tant que simple être humain, nous n’avons pas le droit de mettre fin à une vie. Accepter l’avortement contribuerait tôt ou tard à l’érosion des normes morales de notre société. De plus, beaucoup prétendent que se débarrasser d’un fœtus peut entraver à jamais la fertilité d’une femme qui ne peut plus rêver de maternité.

D’un point de vue religieux, les mesures suivantes peuvent certainement ouvrir la voie à l’accès des femmes et des adolescentes à l’avortement sécurisé et à la santé sexuelle et reproductive (SSR) et aux droits reproductifs (RD) :

• Pas de sexe, en dehors de la sainteté du mariage,

• Abstinence à la place des rapports sexuels non protégés,

• L’éducation sexuelle est obligatoire pour les adolescents dans les établissements d’enseignement,

• Les communautés religieuses sont les institutions civiles les plus importantes et les mieux organisées au monde, revendiquant l’allégeance de milliards de personnes au-delà des divisions raciales, de classe et nationales.

Par conséquent, il leur incombe également de mener une campagne de sensibilisation agressive sur la question de l’avortement sans risque en tant qu’engagements en matière de droits de l’homme.

Plus vite la masse adhérera à ces recommandations, moins nous aurons de cas d’avortement à traiter.

Dans ses remarques finales, la Directrice Exécutive de ‘SAfAIDS Regional’, Mme. Rouzeh Eghtessadi (MPH), a déclaré qu’en raison de la spécificité des îles de l’océan Indien, SAfAid envisage de mettre en place un hub spécialement pour les quatre îles suivantes : Maurice, Comores, Seychelles et Madagascar.