Le ministre de l’Environnement, Kavy Ramano, est actuellement au cœur d’une polémique concernant un possible conflit d’intérêts. En effet, son rôle de notaire interfère potentiellement avec ses responsabilités ministérielles, une situation qui a suscité des critiques virulentes de la part de l’opposition et des citoyens.
La députée du Mouvement militant mauricien (MMM), Joanna Bérenger, a mis en lumière cette situation de conflit présumé en examinant les demandes de certificats d’Environmental Impact Assessment (EIA). Elle a révélé un certificat notarial signé par l’étude de Kavy Ramano. Pour elle, cela soulève des interrogations quant à la vente future des terrains concernés et la possible implication continue de l’étude notariale du ministre dans ce projet.
Le 12 juin 2024, lors d’une conférence de presse, Arvin Boolell, leader de l’opposition, a exprimé son indignation en affirmant : « Oui, il y a conflit d’intérêts ». Selon lui, Kavy Ramano a signé un certificat notarial pour un projet de morcellement résidentiel, projet nécessitant l’approbation de son propre ministère. « Il n’a pas le droit de mettre les pieds dans son bureau une fois devenu ministre », a-t-il ajouté, pointant du doigt l’incompatibilité évidente de ses deux fonctions.
Face à ces accusations, Kavy Ramano a rejeté la faute sur ses employés, affirmant avoir cessé ses activités notariales depuis sa nomination comme ministre en 2019. L’Attorney General, Maneesh Gobin, a soutenu cette défense, précisant que l’étude notariale est actuellement dirigée par des notaires suppléants.
Cependant, Arvin Boolell n’est pas convaincu. Il a souligné que le ministre n’avait informé la chambre des notaires de sa cessation d’activité qu’après l’éclatement de la polémique. Le leader de l’opposition a exigé la publication de la lettre envoyée à l’Association des Notaires et s’est interrogé sur l’absence de communication avec la Cour suprême.
De nouvelles révélations accablantes
Cette affaire prend une nouvelle tournure avec la découverte de chèques et reçus émis au nom de Kavydass Ramano par son étude notariale, même après sa nomination comme ministre. Un reçu de Rs 830 450 pour la vente d’un bien immobilier et un chèque de Rs 45 000 pour des frais de notaire ont été cosignés par un certain Pooneeth et une certaine Mewa, vraisemblablement des employés de l’étude. Ceci soulève de sérieux doutes sur la complète séparation du ministre avec ses activités notariales précédentes, comme il l’affirmait.
De plus, il semblerait que le notaire Soudesh Roopun, connu pour être un proche partenaire de Kavy Ramano, soit régulièrement impliqué dans la signature d’actes au nom de l’étude du ministre. Maneesh Gobin avait pourtant fermement nié connaître l’identité des notaires suppléants gérant l’étude lors de son intervention à l’Assemblée. Face à ces nouveaux éléments accablants, les soupçons de conflits d’intérêts et de manque de transparence se renforcent considérablement autour du ministre de l’Environnement.
Un manque d’éthique et de transparence
Ces révélations soulèvent des questions importantes sur l’éthique et la transparence au sein du gouvernement. Le fait que le ministre continue de fréquenter son bureau notarial malgré son rôle ministériel pose problème. Pour Arvin Boolell, cela montre un manque de séparation claire entre les responsabilités professionnelles et ministérielles de Ramano.
En conclusion, cette controverse sur le conflit d’intérêts entache sérieusement la réputation de Kavy Ramano et soulève des questions cruciales sur l’intégrité de certains membres du gouvernement. Face à la gravité des allégations, une enquête indépendante semble désormais indispensable pour faire toute la lumière sur cette affaire. La pression de l’opposition et de la société civile pourrait s’amplifier pour garantir que des mesures appropriées soient prises afin d’éviter de tels conflits à l’avenir.