[Contrat de Rs 30 milliards à MMG] Rajiv Servansingh visé par une enquête

Rajiv Servansingh, ancien directeur général de la State Trading Corporation (STC), se retrouve au cœur d’une enquête menée par la Financial Crimes Commission (FCC). Celle-ci concerne l’attribution d’un contrat d’une valeur colossale de Rs 30 milliards à la société Mercantile & Maritime Group (MMG) pour l’achat de carburant en 2023.

Dans le cadre de cette enquête, un ‘Report on Departure’ a été émis à son encontre, signifiant que toute tentative de quitter le territoire nécessite désormais l’autorisation préalable des autorités compétentes.

Rajiv Servansingh a été entendu pendant plus d’une heure ce mercredi par les enquêteurs de la FCC, au siège de l’institution, au Réduit Triangle. Cette audition fait suite à une perquisition menée la veille à son domicile, lors de laquelle plusieurs appareils électroniques, notamment des ordinateurs portables et un téléphone mobile, ont été saisis. L’objectif : sécuriser des données susceptibles de faire la lumière sur les conditions d’attribution du contrat à MMG.

Selon des sources proches du dossier, les enquêteurs cherchent à identifier d’éventuelles communications entre Rajiv Servansingh et les dirigeants de MMG, qui a obtenu les contrats controversés. Ces contrats, d’une valeur estimée à Rs 30 milliards, portent sur l’approvisionnement en carburant du pays pour l’année 2023. MMG est dirigée par Kareena Neisus, elle-même auditionnée par la FCC le 9 avril dernier, avant d’être autorisée à quitter les lieux sans restriction.

Par ailleurs, la FCC a également effectué une perquisition au siège de la STC, où plusieurs documents clés relatifs à ces contrats ont été saisis. Ces éléments sont actuellement examinés afin d’identifier d’éventuelles irrégularités ou preuves de favoritisme dans le processus d’attribution. L’enquête porte principalement sur la période allant d’août 2023 à juillet 2024.

Un technicien de la STC a également été interrogé le 21 avril dernier. Il a fourni des précisions techniques sur le mécanisme de tarification appliqué dans le cadre de ces contrats, en soulignant notamment l’impact du taux de change sur les prix, bien que les paiements aient été effectués en roupies mauriciennes. Cette information est jugée cruciale par les enquêteurs, car elle pourrait soulever des questions sur la transparence et l’équité des prix pratiqués.

À ce stade, aucune responsabilité formelle n’a encore été établie, mais l’enquête se poursuit de manière rigoureuse. La FCC cherche à déterminer s’il y a eu favoritisme, négligence ou conflit d’intérêts de la part d’anciens dirigeants de la STC, ou si le processus d’octroi des contrats a été irrégulièrement influencé en faveur de MMG sous l’ancien gouvernement.

Les contrats en question figurent parmi les plus importants jamais attribués par la STC dans le domaine énergétique, conférant à cette affaire une attention particulière tant de la part des autorités que du public. Pour rappel, la STC est un organisme public chargé, entre autres, de l’approvisionnement en produits pétroliers, un secteur hautement stratégique pour le pays.

Dotée de pouvoirs étendus en matière de lutte contre les crimes économiques, la FCC entend explorer tous les aspects de ce dossier avant de décider d’éventuelles poursuites judiciaires. L’implication potentielle d’autres responsables, qu’ils soient internes ou externes à la STC, n’est pas exclue, et d’autres convocations pourraient suivre dans les jours à venir.

En attendant, Rajiv Servansingh, bien qu’autorisé à regagner son domicile après son audition, reste soumis à une interdiction de quitter le territoire. Les données extraites de ses appareils électroniques pourraient jouer un rôle central dans l’évolution de l’enquête. De leur côté, les enquêteurs poursuivent leur travail méthodique afin de faire toute la lumière sur les conditions d’attribution de ce contrat de plusieurs milliards de roupies et de déterminer si les procédures établies ont été respectées.