[Coup de filet à Roche-Bois] La FCC s’attaque à un réseau présumé de blanchiment et de trafic de drogue

Une opération d’envergure menée par la ‘Financial Crimes Commission’ (FCC) dans la soirée du mercredi 4 juin 2025 a permis de mettre la main sur plusieurs individus soupçonnés d’être impliqués dans des activités criminelles, notamment du blanchiment d’argent et du trafic de drogue. Cette descente coordonnée a eu lieu dans les régions de Roche-Bois et Baie-du-Tombeau, ciblant spécifiquement des suspects identifiés comme étant actifs dans un réseau criminel opérant dans le nord de l’île et dans la capitale, Port-Louis.

Les agents de la FCC, munis de mandats de perquisition, ont simultanément investi plusieurs résidences dans ces quartiers populaires. L’opération, qui s’est poursuivie jusque tard dans la nuit du 4 juin et s’est étendue à la journée du jeudi 5 juin, visait à saisir des biens soupçonnés d’avoir été acquis grâce à des financements illicites. Selon les premières informations disponibles, les fonds en question proviendraient d’activités liées au trafic de stupéfiants.

Les officiers ont procédé à l’arrestation de trois individus, dont deux originaires de Roche-Bois : Jean Pascal Bocus et Marie Iviona Milazar, âgée de 68 ans. Le troisième suspect est Jean Jimmy Alexis, connu dans la localité et présenté comme un proche de Marie Iviona Milazar. Ce dernier, surnommé “l’homme à la casquette rouge”, figurait déjà sur le radar des enquêteurs pour ses liens présumés avec des activités illicites. Il a été arrêté lors de la même opération.

Au cours des perquisitions, la FCC a procédé à la saisie de plusieurs biens de grande valeur. Parmi les véhicules confisqués figurent une Mercedes AMG flambant neuve, une Toyota C-HR reconditionnée et une Land Rover Defender. En plus de ces voitures de luxe, six motocyclettes de différentes puissances ont été également saisies. Ces véhicules sont actuellement analysés afin de déterminer leur origine et de confirmer s’ils ont été achetés grâce à des revenus générés par des activités criminelles.

Les officiers ont également mis la main sur d’importantes sommes d’argent en espèces, des bijoux, des équipements électroniques ainsi qu’un coffre-fort dont le contenu n’a pas encore été officiellement communiqué. Tous ces biens sont désormais entre les mains de la FCC, en attendant les conclusions de l’enquête financière.

Les suspects ont été conduits au siège de la FCC au Réduit Triangle, où ils sont interrogés en présence de leurs avocats respectifs. Jean Pascal Bocus, arrêté jeudi matin, a été reconduit en cellule après avoir été entendu par les enquêteurs. Il est soupçonné d’avoir joué un rôle central dans la gestion et la redistribution des fonds issus du trafic présumé.

Marie Iviona Milazar, la doyenne du groupe, a quant à elle été libérée sous conditions après son interrogatoire. Selon des sources proches de l’enquête, elle pourrait avoir servi d’intermédiaire ou de façade pour certaines transactions immobilières ou commerciales suspectes. Son implication exacte reste toutefois à déterminer.

Jean Jimmy Alexis, considéré comme un membre influent du réseau présumé, reste en détention pour les besoins de l’enquête. Les autorités n’excluent pas d’autres arrestations dans les jours à venir, alors que l’opération pourrait s’étendre à d’autres régions de l’île. La FCC serait en train de compiler un dossier plus large sur un réseau structuré impliquant plusieurs acteurs du milieu, notamment dans le trafic de stupéfiants, le blanchiment d’argent et la dissimulation de revenus illicites à travers des achats de biens de luxe.

Cette opération démontre la volonté des autorités de s’attaquer aux aspects financiers des organisations criminelles, en ciblant les actifs obtenus de manière illégale. La FCC, qui dispose désormais de moyens renforcés depuis la révision de son mandat en début d’année, semble vouloir intensifier ses actions pour freiner la montée des réseaux de drogue et leur influence dans les quartiers vulnérables.

Les enquêteurs continuent de passer au peigne fin les documents saisis lors des perquisitions, ainsi que les transactions financières suspectes liées aux suspects. L’objectif est d’établir des liens clairs entre les biens saisis et les activités illégales soupçonnées. Une fois ces connexions établies, des procédures de confiscation définitive pourraient être enclenchées en vertu de la législation sur le crime financier.

La population locale, encore sous le choc de cette opération spectaculaire, observe avec attention les développements de cette affaire. Le quartier de Roche-Bois, régulièrement associé à des faits divers, est à nouveau sous les projecteurs pour des affaires de criminalité organisée. Les autorités appellent toutefois à la prudence et rappellent que tous les suspects sont présumés innocents jusqu’à preuve du contraire.

L’enquête se poursuit sous la supervision étroite de la FCC, qui promet de faire toute la lumière sur cette affaire. Le démantèlement complet du réseau reste la priorité, alors que d’autres ramifications sont encore à l’étude dans plusieurs régions de l’île.