Covid-19 en France : le nouveau budget de crise voté à l’Assemblée, au Sénat mardi

Face au coronavirus et à “l’urgence économique”, l’Assemblée nationale a voté dans la nuit de vendredi à samedi un nouveau budget aux dépenses considérablement alourdies. Cela va du soutien aux entreprises à l’aide aux plus modestes ou à la prime exceptionnelle pour les soignants.

Après un premier budget remanié voté par le Parlement en mars, l’Assemblée nationale a adopté, dans la nuit du vendredi 17 au samedi 18 avril, un second projet de loi de finances rectificative pour faire face à à “l’urgence économique” créée par l’épidémie de Covid-19.

Cette nouvelle rectification du budget de la France, attendue au Sénat mardi, tient compte du plan de 110 milliards d’euros annoncé par le gouvernement pour tenir bon.

Dans l’opposition, malgré des réserves, LR et le PS ont voté le texte, contrairement aux communistes et aux insoumis.

Qui paiera ces nouvelles dépenses ? La gauche et l’extrême droite ont d’ores et déjà lancé le débat en réclamant le rétablissement de l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF) pour faire contribuer les plus riches, alors que le gouvernement refuse toute hausse d’impôts à ce stade.

Quelque 20 milliards d’euros pour des entreprises stratégiques en difficulté

Autre pomme de discorde, les 20 milliards d’euros prévus pour recapitaliser des entreprises stratégiques en difficulté, notamment dans l’aéronautique et l’automobile. Les oppositions ont demandé des éclaircissements et des ONG environnementales dénoncent “un chèque aux grands pollueurs”, sans conditions.

“Ce ne sera pas un chèque en blanc”, a rétorqué le ministre de l’Économie Bruno Le Maire dans l’hémicycle, conditionnant les montées au capital ou éventuelles nationalisations temporaires à “un effort de redressement et de compétitivité” ainsi qu’à “une politique environnementale ambitieuse”.

Un amendement LREM a ainsi été voté dans la nuit pour que ces entreprises soient “exemplaires” en termes de responsabilité sociale et environnementale, “en particulier en matière de lutte contre le changement climatique”.

Du “pipeau”, selon la députée et ancienne ministre de l’Écologie Delphine Batho. Et du simple “greenwashing”, considère le député ex-LREM et proche de Nicolas Hulot Matthieu Orphelin, auteur d’un amendement rejeté.