Patrick Assirvaden, député, secrétaire général du Parti travailliste et figure de proue de l’opposition sur les questions énergétiques, a déclenché une offensive contre le gouvernement de Pravind Jugnauth et le ministre de l’Énergie, Joe Lesjongard. Il leur impute la responsabilité d’avoir précipité le CEB vers un abîme financier qui pourrait avoir des répercussions dévastatrices sur l’ensemble de l’économie mauricienne.
Lors d’une conférence de presse jeudi, le député rouge a brossé un tableau sombre de la situation actuelle du CEB. Selon ses déclarations, basées sur le rapport annuel 2022/2023 du CEB, l’organisme public croule sous un déficit colossal avoisinant les 5 milliards de roupies, un chiffre qui fait frémir. « Sans le CEB, pena l’économie, tou fermer ! C’est le chaos général », a-t-il martelé, soulignant avec force le rôle vital de cette institution dans le fonctionnement de l’île, des hôpitaux aux écoles, en passant par les industries et les foyers mauriciens.
S’appuyant sur des témoignages qu’il affirme avoir recueillis auprès de cadres du CEB, il a qualifié Joe Lesjongard de « pire ministre de l’Énergie ». Une accusation lourde de sens, qui remet en question non seulement la compétence du ministre, mais aussi la vision et la stratégie énergétique globale du gouvernement.
Le député travailliste s’est attardé sur la santé financière préoccupante du CEB. Il a détaillé les dépenses annuelles astronomiques de l’organisme, incluant l’achat de carburants, de pièces détachées, et le paiement des salaires et des pensions, qui dépasseraient largement les ressources disponibles. Cette situation intenable forcerait le CEB à s’endetter massivement, hypothéquant ainsi son avenir et, par extension, la stabilité énergétique du pays. « Sa fer mwa inquiet, parski CEB sur le point de collapse ! Li pe viv lor overdraft et loan du gouvernment », a-t-il dénoncé. « Saem compani ki ti ena 7, 8, peut-être 9 milliards de surplus, de profit. Ki zot inn fer ar sa cash la ? Zot inn met 3.2 milliards dans Consolidated Fund. Après, kan la caisse vide, zot augmente tarif électricité ! », a-t-il ajouté.
Mais les révélations de Patrick Assirvaden ne se sont pas arrêtées aux chiffres. Il a également évoqué une série de scandales présumés, dont une fraude impliquant un paiement erroné de plusieurs millions de roupies à une société fantôme. D’ailleurs, le directeur général de l’organisme n’a pas été épargné. Le député de l’opposition a remis en question certains privilèges qui lui auraient été accordés, notamment l’acquisition d’un véhicule de luxe hors taxes, une pratique qu’il juge inappropriée dans le contexte de crise que traverse le CEB.
Élargissant le spectre de ses critiques, le député de l’opposition a également fustigé d’autres promesses gouvernementales non tenues. Il a notamment qualifié le projet d’approvisionnement en eau 24/7, un engagement phare pris par le gouvernement actuel, de véritable supercherie politique, remettant ainsi en question la crédibilité globale du pouvoir en place.
Face à ce qu’il considère comme une gestion désastreuse des ressources énergétiques du pays, Patrick Assirvaden et l’opposition promettent de faire toute la lumière sur ces affaires s’ils accèdent au pouvoir. Ils s’engagent à mener des enquêtes approfondies et à redresser la barre du CEB, un organisme qu’ils jugent crucial pour l’avenir économique et social de Maurice.