Dans le sud du pays : Des légumes saisis transportés dans des bennes d’ordures

Des légumes saisis auprès des marchands ambulants par le ‘District Council’ de Savanne et charriés dans des bennes à d’ordures (‘camion saleté’) ont-ils atterri dans les assiettes des pensionnaires de certaines maisons de retraite ?

C’est la plateforme Ti Travayer Malere qui nous a fait parvenir cette information. Le porte-parole de cette plateforme condamne cet acte « inacceptable » de la part des autorités. « Est-ce que c’est hygiénique de convoyer des légumes dans une benne de déchets ? », s’interroge ce dernier.

Toute cette histoire commence samedi dernier le 30 juillet. Plusieurs saisies de légumes avaient été effectuées par les officiers du ‘District Council’ de Savanne. Une quinzaine de marchands de légumes de la région ont ainsi reçu la visite de ces officiers. Mais selon les maraichers, il n’y a pas eu d’avertissement au préalable, et aucun document officiel autorisant ces saisies ne leur a été présenté, alors qu’ils maintiennent être en règle avec la loi. Qui plus est, les officiers n’ont pas daigné fournir d’explications à ces marchands. Certains marchands ont consigné une déposition à la police suite à ces saisies qu’ils qualifient « d’illégales et d’abusives ».

Preety Ramnundon a son étal à Rivière-des-Anguilles, Ce jour-là, des inspecteurs du ‘District Council’, accompagnés des policiers, ont saisi ses légumes et ses fruits. « Ils sont venus sans aucun document officiel et ont saisi mes légumes. C’est inadmissible de la part des autorités d’agir ainsi », fustige-t-elle. Preety Ramnundon a déjà consigné une déclaration au poste de police de la localité, et a aussi enregistré une plainte auprès du ‘District Council’.

Elle nous explique qu’elle a son permis d’opérer comme marchande de légumes en bonne et due forme, et qu’elle travaillait à cet endroit depuis le mois de mars. Elle explique ainsi qu’il n’y a pas eu de lettre d’avertissement ou de document autorisant la saisie de ses marchandises.

Elle estime que les légumes saisis valaient environ Rs 50 000, et ne sait plus quoi faire. Par ailleurs c’est son seul moyen de subsistance. Qui plus est, elle doit de l’argent à ses fournisseurs des légumes. Elle demande à ce qu’elle soit indemnisée au plus vite pour ce qu’elle qualifie « d’acte malveillant » de la part des autorités.

Ouma Luckhun opère comme maraichère à Surinam. Elle nous explique qu’elle vendait ses légumes sous la véranda d’un bâtiment commercial et qu’elle avait le droit de travailler dans cet endroit. «Banla in vini, zot dire ki pena droit vend légume dehors. Apres, zot pan done letemps meme, zot pran tou legumes zot in aller », soutient Ouma. Elle aussi a déjà consigné une plainte au poste de police de la localité. Selon elle, ses légumes ont été transportés dans une benne à ordures puis livrés à des maisons de retraite.

Néanmoins, on se demande si c’est acceptable de faire une telle chose, même si le véhicule a été complètement nettoyé. Qu’en est-il de l’hygiène et de la santé de ces vieilles personnes à qui ces légumes ont été distribués ?  Affaire à suivre.