Dans les pas de Sir Robert Edward Hart… Un jeune poète qui se lance en politique

Nous invitons nos jeunes lecteurs à faire la connaissance de Yoan René, un jeune de 23 ans qui s’est porté candidat pour les législatives de 2019 au sein du Parti Kreol Morisien (PKM). Ce jeune vient tout juste de publier son recueil de poèmes, Les poèmes d’un jeune Mauricien. Rencontre avec un jeune qui veut faire de la politique autrement, en rompant avec les mœurs politiciennes d’un autre âge. Pour lui, faire de la politique d’une façon propre et dans l’intérêt du pays ne relève pas de l’utopie d’un poète rêveur, mais bel et bien d’un nouveau réalisme.

Né le 21 février 1996, à Glen Park, Vacoas, Yoan Fabrice Denis René est issu d’une famille modeste. La mère de ce dernier travaille comme femme de ménage et son père est maçon. Il a fréquenté l’école primaire Visitation RCA, où il a brillamment réussi aux examens du CPE en 2008. Puis, il a entamé ses études secondaires au collège Sookdeo Bissoondoyal, à Rose-Belle, jusqu’au School Certificate.

Yoan avait un engouement pour la langue française. Après les résultats du SC, il a dû effectuer un transfert vers le collège Imperial à Curepipe car le collège Sookdeo Bissoondoyal n’offrait pas le français comme sujet au niveau principal. Un souvenir impérissable pour lui a été sa participation au Model United Nations. Il devait réussir brillamment aux examens du HSC en 2015 et devait même être classé premier dans la langue française au niveau national.

Suite à cette réussite, il décide de se lancer dans le secteur hôtelier. Il  devait recevoir son diplôme de l’École hôtelière Sir Gaëtan Duval le jour du ‘Nomination Day’, le 22 octobre dernier.

La poésie pour célébrer le mauricianisme

Publié l’an dernier, le livre écrit par Yoan, Les poèmes d’un jeune Mauricien élabore des thèmes propres à l’île Maurice. Il devait s’acharner à faire des économies durant son stage dans un hôtel, ce qui lui a permis de trouver l’argent nécessaire pour la publication de son livre, sans compter qu’il a aussi reçu une aide importante de sa maman.

Le livre est un recueil de poèmes dissertant sur l’île Maurice profonde. La couverture, aux couleurs chaudes, est toute simple, mais c’est ce qui fait le charme de ce recueil. On peut en effet voir une carte de Maurice, avec des illustrations toutes simples et évocatrices. Yoan de nous fournir quelques explications sur la couverture : « J’aime profondément mon pays. Les images que j’ai choisies proviennent des activités sur l’île. » 

Est-ce qu’il y a un poème en particulier du livre qu’il aime le plus ? Le peuple mauricien est son poème favori, car « Ce poème cela représente notre peuple arc-en-ciel et le vrai mauricianisme. »

Pourquoi la poésie ? Yoan nous explique que pour lui, cette forme littéraire de transmettre le savoir est vraiment ingénieuse, car elle représente à la fois l’art d’écrire et de raconter directement quelque chose. « La poésie est la forme ultime pour moi de transmettre le savoir. Mon amour pour cette forme littéraire vient de l’environnement de ma ville. À chaque fois que je marche, que j’observe quelque chose, des mots et des idées viennent dans ma tête. Bref, l’inspiration vient d’elle-même », nous dit le poète. « Mon inspiration vient de l’endroit d’où je viens, l’environnement qui m’entoure et surtout des personnages célèbres qui ont marqué l’Histoire de notre île. »

« La politique évolue avec le temps »

Actuellement, il est le colistier de Dorine Phokeerdas et John Gordon Modeste, du Parti Kreol Morisien (PKM). Yoan René a comme rêve de tout simplement de représenter le peuple mauricien, en particulier la jeunesse mauricienne, en toute humilité, sincérité et fierté, au niveau national et international.

Il nous explique qu’il a appris la politique sur le tas. Il a aussi bien observé les autres politiciens, et se livre à des analyses, mais ne les imite pas. Il essaye tant que possible de faire une politique propre, de son temps, et non celle avec les mœurs de cette époque révolue, « car chaque génération créé son histoire. » La politique, c’est pareil, elle évolue avec le temps, nous dit-il.

Yoan élabore sur son engouement pour la politique. « Je me suis intéressé à la politique depuis que j’ai dix ans. À chaque fois que ma mère me demandait, ce que je voulais devenir, je répondais toujours : devenir un bon ministre ou un parlementaire, qui représentera et défendra vraiment la nation, dans le vrai sens du terme », nous dit Yoan.

La politique en elle-même est un sujet très intéressant, nous explique le jeune homme mais le fait qu’elle devient un sujet parfois tabou dépend de la manière dont on la pratique. « La façon authentique de faire de la politique, c’est être toujours près du peuple, prêt à l’écouter et à le représenter, et non pas attendre à se faire servir par lui », affirme-t-il. Il poursuit : « La politique montre bien que le peuple a un grand pouvoir, car il peut faire et défaire un gouvernement. Pour moi, ce peuple et l’île où il vit, c’est comme une famille et une maison, que je dois bien protéger. » 

Cherche-t-il des émules ? « Je dois aussi dire à la jeunesse de ne pas me suivre, mais de marcher à côté de ceux qu’ils ou qu’elles croient pouvoir mener à bien l’avenir du pays, tout en devenant eux aussi les jeunes ambassadeurs et ambassadrices de demain de notre chère île », lance Yoan René.

Son message pour les jeunes de la génération présente : « Toujours rester simple. Toujours persévérer. Surtout, où que vous soyez ou qui vous deveniez, il ne faut jamais oublier d’où vous étiez. »