Dans une lettre adressée à un haut gradé de la police : L’agent d’un ministre et deux propriétaires de plusieurs pharmacies dénoncés dans l’affaire Gurroby

C’est une affaire qui fera grand bruit dans les semaines à venir. D’importantes révélations ont été adressées, dans une lettre à un haut gradé de la police depuis plusieurs mois. Les noms de plusieurs personnes, dont l’agent d’un ministre d’une circonscription du nord, sept au total, sont mentionnés dans la lettre. Elles seraient impliquées de près ou de loin, dans la plus grosse saisie de drogue sur le sol mauricien. C’était dans la soirée du 2 mai dernier, à Pointe aux Piments, où 274 kilos d’héroïne et de cannabis d’une valeur de Rs 3,4 milliards avaient été retrouvés enterrés sous le sable.

Parmi les suspects, l’un serait un habitant du nord, propriétaire d’une chaîne de pharmacies. Outre d’opérer une université marron, il aurait blanchi d’importantes sommes d’argent à travers des versements locaux et à l’étranger pour le compte des Gurroby. Ce suspect aurait également d’importants contacts à Madagascar, où il a fait plusieurs voyages dans le passé. Le père du suspect est un ancien officier de police, reconverti en propriétaire de pharmacies, dont le nom avait été cité dans le rapport Rault sur la drogue en 1986. Suite à quoi il quitta la force policière pour se mettre à son propre compte. Pour l’heure les enquêteurs de la brigade anti-drogue soupçonnent qu’il agit comme prête-nom pour les Gurroby.

Le directeur d’une compagnie Offshore est lui soupçonné de gérer de grosses sommes d’argent provenant de la vente de drogue. L’argent passe par des pharmacies et est déposé sur les comptes bancaires, avant d’être ensuite transféré vers des comptes offshore. Propriétaire de quatre villas à Grand-Baie, il est soupçonné d’être le principal prête-nom des Gurroby. Vient ensuite l’agent d’un ministre, connu dans le nord comme étant un important homme d’affaires.

Le fils d’un garde-chiourme est lui présenté comme celui qui est en contact direct avec des fournisseurs de drogue, opérant à Madagascar et dans plusieurs pays africains. L’équipe de l’ADSU chargée de l’enquête compte recueillir la version des suspects prochainement. « C’est un véritable puzzle à travailler et nous allons agir avec prudence, c’étaient des pièces manquantes dans notre enquête », nous a confié une source proche de l’enquête.

A ce jour, douze suspects ont été placés en détention policière dans cette affaire, dont parmi le constable Kevin Joumont. Le principal suspect, Ritesh Gurroby nie toute implication dans cette affaire, à ce jour.