Daven Rungasamy, un passionné de course à pied d’origine mauricienne vivant en Suisse, continue d’inscrire son nom dans l’histoire du sport. Après avoir décroché la prestigieuse Abbott Six Star Medal en 2023, cet athlète déterminé poursuit un objectif encore plus ambitieux : courir un marathon sur chacun des sept continents de notre planète.
L’Antarctique : un défi hors du commun
Son dernier exploit en date ? Devenir l’un des premiers Mauriciens à terminer le redoutable marathon de l’Antarctique. Contrairement aux idées reçues, cette course ne se déroule pas sur la banquise centrale mais sur l’île de King George, un territoire plus accessible mais non moins exigeant.
Fin mars, lorsque Daven s’est élancé sur ce parcours exceptionnel, les températures oscillaient entre 0°C et 5°C. Le terrain, particulièrement technique, alternait entre sentiers de terre, sections graveleuses, zones boueuses et plaques de neige fondante. « J’avais imaginé un désert de glace, mais le parcours est bien plus varié », confie Daven. « Il faut constamment s’adapter au vent, parfois à la pluie, et à un sol qui change de nature à chaque kilomètre. C’est une expérience radicalement différente des marathons urbains », ajoute-t-il.
Le cadre de cette course reste inoubliable : bases scientifiques isolées, montagnes enneigées et une faune sauvage qui rappelle aux coureurs qu’ils sont simplement des invités dans ce territoire préservé. « À un moment, j’ai même dû ralentir car un groupe de manchots traversait le parcours, totalement indifférents à notre présence ! » se souvient-il avec amusement.
Pour compléter cette aventure polaire, Daven s’est lancé un défi supplémentaire : une baignade en maillot dans les eaux glaciales de Deception Island, proche du cercle polaire antarctique. Avec une température de l’eau mesurée à seulement 0,7°C, cette expérience intense lui a offert « une autre manière de se connecter à cette nature brute et majestueuse. »
Du pôle Sud aux tropiques en neuf jours
L’extraordinaire ne s’arrête pas là. À peine neuf jours après cette épopée australe, Daven se présentait sur la ligne de départ du marathon de São Paulo, au Brésil. Ce changement brutal d’environnement – passer du froid antarctique à la chaleur tropicale brésilienne en si peu de temps – représente un défi physiologique considérable. « Les conditions sont diamétralement opposées. En Antarctique, il faut gérer le froid et l’instabilité du terrain, tandis qu’à São Paulo, le combat est contre la chaleur, l’humidité et les exigences d’un parcours urbain avec son relief », explique-t-il.
Avec ce sixième continent ajouté à son impressionnant palmarès, Daven n’est plus qu’à une étape de son objectif final. Il ne lui reste désormais que l’Océanie pour compléter son tour du monde des marathons. Sydney, Perth, Auckland ou peut-être une course plus confidentielle dans le Pacifique ? La destination finale n’est pas encore arrêtée, mais la détermination, elle, est intacte.
Pour Daven Rungasamy, ce projet dépasse le simple exploit sportif. Courir un marathon sur chaque continent devient un symbole d’exploration de la diversité des paysages, des cultures et des défis propres à chaque région du monde. Cette quête prend également une dimension environnementale, particulièrement après avoir foulé l’un des endroits les plus vulnérables au changement climatique. « Voir ces paysages grandioses m’a rappelé l’urgence de les préserver. Chaque continent a sa beauté et ses enjeux particuliers, et ce défi est aussi une façon de sensibiliser à leur protection », affirme-t-il. Alors que Daven se prépare pour la dernière étape de son périple extraordinaire, il garde en tête ce qui l’anime : « Il reste un dernier continent, une dernière course… et encore mille choses à découvrir. »
Ce Mauricien d’exception, ambassadeur informel de son île natale aux quatre coins du globe, prouve qu’avec passion et persévérance, les défis les plus ambitieux deviennent accessibles. Un exemple inspirant pour tous les amateurs de course à pied, qu’ils soient débutants ou confirmés.
