Débats parlementaires sur le discours-programme : La politique politicienne contre les enjeux cruciaux

La session parlementaire de cette semaine a été consacrée auxdébats sur le discours-programme du Président de la République. Les enjeux cruciaux pour le pays ont bien été abordés de part et d’autre, mais les attaques, que ce soit contre l’Opposition ou contre le gouvernement, ont aussi émmaillé ces débats, quelque peu aggravées par le fait que les dernières élections générales sont contestées en cour. Autant dire que les prochaines séances parlementaires seront houleuses…

Tania Diolle s’autoglorifie

C’est la députée corrective du no 18, Tania Diolle, qui a été la première à intervenir lors de ces débats. Cette dernière qui fait ses premiers pas comme députée, a axé son intervention sur son parcours politique et professionnel, tout en consacrant une infime partie aux véritables enjeux auxquels le pays aura à faire face durant les cinq prochaines années. Elle devait égratigner les membres de l’Opposition au passage pour leur absence lors de la lecture du discours-programme.

Lui succédant, le députe travailliste Fabrice David, élu en tête de liste dans la circonscription no un, devait donner le ton. Il a commencé par remercier ceux qui  ont plébiscité sa candidature, tout en ayant une pensée pour ceux qui n’avaient pu accomplir leur devoir civique, vu qu’ils n’étaient pas inscrits sur les registres électoraux.

Fabrice David, PTr : devenir le porte-parole des sans-voix au Parlement

Lui succédant, le député travailliste Fabrice David, élu en tête de liste dans la circonscription no 1, devait donner le ton. Il a commencé par remercier ceux qui ont plébiscité sa candidature, tout en ayant une pensée pour ceux qui n’avaient pu accomplir leur devoir civique, vu qu’ils n’étaient pas inscrits sur les registres électoraux.

Fabrice David  a axé son intervention sur plusieurs enjeux auxquels le pays devra faire face durant les années à venir. Il a parlé de l’énergie renouvelable et comment  économiser davantage l’énergie en ayant recours à des sources d’énergies alternatives. Fabrice David pense que le gouvernement actuel ne fait pas grand cas de ce dossier.

Il a tout aussi souhaité que le gouvernement mette plus d’accent sur le secteur de la haute technologie au lieu de se focaliser sur les centres d’appels, car ce  secteur se révèle être de moins en moins prometteur. Fabrice David a aussi parlé du secteur des petites et moyennes entreprises (PME) et a plaidé pour que les mesures évoquées dans le discours-programme se traduisent dans les faits.

Abordant le salaire minimal, il dit sa crainte que ce dernier peut contraindre certains employeurs à licencier des travailleurs et dans cette perspective, le député travailliste  demande au gouvernement  de revoir les lois pour qu’il n’y ait pas de  licenciement sauvage. Fabrice David s’est qualifié comme étant « socialiste » et a affirmé vouloir être le porte-parole des sans-voix au Parlement.  Il dit vouloir adopter une approche constructive et pragmatique lors de ses interventions.

La ministre de l’Égalité des genres : Venir à bout de la violence domestique

Succédant au député rouge, ce fut au tour de la ministre de l’Égalité des genres, Kalpana Koonjoo-Shah de prendre le relais. Elle a axé son intervention principalement sur les femmes et ce qu’elle compte entreprendre durant son mandat. Elle a fait état du ‘New Gender Policy Bill’, comme mentionné dans le discours-programme. Elle a évoqué l’épineux problème de la violence domestique et d’autres problèmes auxquels font face nombre de femmes. Elle dit être déterminée de venir à bout de ces problèmes.

Ce qu’on retiendra du discours de la ministre, qui a été plutôt bref, c’est ce clin d’œil fait au leader des mauves. Y a-t-il dans ce geste un désir de semer une brèche au sein de l’opposition, comme certains le croient ?

Khushal Lobine, PMSD : « La présidence n’est qu’un outil entre les mains du gouvernement »

Le député PMSD du no 16,  Khushal Lobine, a quant à lui, débuté son discours en félicitant le Speaker pour son accession à ce poste. Ensuite, il a porté un œil critique sur le discours-programme et sur ses manquements, concernant  l‘indépendance de l’information car aucune mention n’est faite pour consolider cet aspect de l’espace démocratique. Il a aussi évoqué le thème de la bonne gouvernance. Il a aussi attiré l’attention sur l’absence de toute mention de la réforme électorale dans le discours-programme. Kushal Lobine a dit constater que le plan Marshall sur la pauvreté n’avance pas. Il a aussi fait état de l’accession de Prithviraj Roopun à la présidence de la République et de sa proximité avec le pouvoir. Pour lui, la

Présidence n’est qu’un « outil entre les mains du gouvernement » et le pouvoir de dissoudre le parlement incombe au président, ce qui n’augure rien de bon pour notre démocratie.

Le Speaker rappelle à l’ordre le député Rawoo

Les interventions des membres du gouvernement, en l’occurrence des députés Ramdany, Dhunnoo et Rawoo n’ont été qu’éloges pour le gouvernement. Le député Ramdany  a fait l’éloge du PM pour la réalisation du Metro Express. Il a en outre parlé d’un éventuel agrandissement de l’aéroport tel qu’énoncé dans le discours-programme, tout comme la construction de drains et de réservoirs pour pallier au problème de manque d’eau. Il a dit qu’il est issu d’une famille modeste, et c’est pour cela qu’il s’est intégré à un parti comme le MSM, qui selon lui est un parti avec des moyens « modestes ».

Outre ces éloges, l’intervention du député Rawoo a été marquée par des attaques politiques et personnelles. Il a égratigné le Dr Navin Ramgoolam  et a aussi qualifié la contestation des élections par l’Opposition et le non-respect du verdict des urnes de « honteux ». Il devait même être rappelé à l’ordre par le Speaker.

Le député Dhunnoo a abondé dans le même sens. Il a parlé du salaire minimal ainsi que de l’éducation tertiaire gratuite. Pour lui, ce gouvernement n’a que des grandes visions pour améliorer le sort des citoyens. Quant au député Rawoo, il a fait les louanges du PM, ainsi que de son adjoint, Ivan Collendaveloo. Il trouve pour sa part que tout va pour le mieux et que les mesures proposées par le gouvernement sont les meilleures.

Le député Mahen Gungapersand du PTR a quant a lui axé son intervention sur le secteur éducatif, vu que lui même est issu de ce secteur, ayant été recteur au sein d’un collège. Il a aussi noté que le gouvernement actuel a impose une reforme sans passer par un véritable consensus. Tout en voulant amenuiser la compétition, le problème de l’échec scolaire demeure entier. Il préconise un meilleur encadrement  des « slow learners ».

Mahen Gungapersad : “Une réforme de l’éducation sans aucun consensus”

Le député Mahen Gungapersad du PTR a quant a lui axé son intervention sur le secteur éducatif, vu que lui même est issu de ce secteur, ayant été recteur au sein d’un collège. il a aussi noté que le gouvernement actuel a imposé une réforme sans passer par un véritable consensus. Tout en voulant amenuiser la compétition, le problème de l’échec solaire demeure entier. il préconise un meilleur encadrement des “slow learners”.

 

 

ÉDITION : 09.02.2020/421