Décision criminelle !

Aucune baisse de sitôt dans les prix des produits pétroliers

Les prix des carburants (essence et diesel) restent inchangés à Maurice, suivant la décision du ‘Petroleum Pricing Committee’ (PPC), qui s’était réuni au courant de cette semaine. Cela alors que le prix du baril de pétrole est en train de chuter drastiquement sur le marché mondial. Une décision qui révolte les Mauriciens, aussi bien que l’opposition.

Reza Uteem : « Une provocation de la part du gouvernement »

Reza Uteem, député du MMM, revient avant tout sur le ‘feel good factor’ du Premier ministre. « Ce gouvernement et son Premier ministre sont complètement coupés de la réalité », constate-t-il. Selon lui, le peuple est en train de souffrir et c’était une occasion en or pour le gouvernement d’alléger la souffrance du petit peuple. « Mais le gouvernement a choisi la voie de la provocation », fait-il ressortir. Mais si le gouvernement n’a pas baissé le prix des carburants, c’est qu’il a besoin des taxes sur ces produits pour compenser sa mauvaise gestion de l’économie et pour financer les gaspillages du gouvernement, analyse-t-il.

Reza Uteem explique que le prix de l’essence et du diesel dépend de trois facteurs : premièrement, le prix des carburants lorsque nous les achetons au niveau mondial ; deuxièmement, le taux de change car nous devons acheter le pétrole en dollars ; et troisièmement, le montant des taxes prélevées sur les carburants. Le prix du baril a baissé drastiquement au niveau mondial, dit-il. Ensuite, il souligne que le gouvernement n’achète plus de vaccins anti-Covid, bien qu’il impose toujours une taxe de Rs 2 sur chaque litre d’essence et de diesel. La taxe pour la réfectio des tuyaux ne tient plus debout non plus puisque ces travaux n’ont pas été faits, selon lui. « Il convient donc de se demander ce que le gouvernement est en train de faire avec cet argent, que la population paye sous forme de taxe », renchérit-il. 

Reza Uteem rappelle d’ailleurs qu’il était déjà venu avec une ‘motion of disallowance’ au Parlement en ce qui concerne les prix des carburants. Sa motion, poursuit-il, avait été soutenue par Alan Ganoo, qui est aujourd’hui ministre du Transport au sein du gouvernement, sans qu’il ne fasse et dit rien. Selon Reza Uteem, cette hausse n’affecte pas les ministres, vu que c’est le peuple qui est en train de payer leur frais d’essence et de diesel. « Peut-être que si le Premier Ministre payait sa propre consommation d’essence de sa poche, à ce moment, le gouvernement aurait revu le prix des carburants à la baisse », lâche-t-il.

Patrick Assirvaden : « Un crime contre la population »

Le député du Parti Travailliste (PTr), Patrick Assirvaden, lance tout de go que c’est une « décision criminelle » de la part du gouvernement, dirigé par un Premier ministre sans cœur. Selon lui, la population souffre déjà face à la hausse généralisée des prix, et fera face à un autre coup dur avec la hausse du tarif de l’électricité. « Le gouvernement devrait entendre les doléances de la population, mais au contraire, il fait tout pour détruire la population. C’est un acte criminel contre la population », fustige-t-il. Il réclame ainsi la démission du directeur de la STC, Rajiv Servansingh, qu’il qualifie de « flop national ». Il explique que le Parti Travailliste suit de près la situation et réagira dans les jours qui viennent.

Jayen Chellum : « Inacceptable »

Pour le secrétaire de l’Association des consommateurs de l’île Maurice, Jayen Chellum, « c’est inacceptable que les prix des carburants restent inchangés. Avec la dégringolade des prix des carburants sur le marché mondial, c’est inacceptable que le PPC n’a pu élaborer une stratégie pour faire baisser les prix chez nous, et a préféré de les maintenir tels qu’ils sont. »

Il déplore le fait que le gouvernement n’est pas en train de faire le moindre effort pour alléger la population. « Je condamne sans réserve cette action du gouvernement. Encore une fois, ce sont les consommateurs qui souffriront », dénonce-t-il. Jayen Chellum affirme que l’ACIM suit la situation de près et animera une conférence de presse en temps et lieu pour commenter cette affaire.