Déclarations des avoirs : Un ancien ministre dans le collimateur de l’ICAC

  • Nos “pauvres” politiciens, surtout ceux ayant une longue carrière politique, également dans le viseur des enquêteurs

Les avoirs partiels de nos parlementaires, anciens et actuels, ont déjà été révélés par l’Independent Commission Against Corruption (ICAC) depuis mercredi après-midi. Les officiers de l’ICAC passeront à une étape supérieure dans les semaines à venir en procédant à la vérification des données fournies par des élus de la majorité, de l’opposition, ainsi que des ex-parlementaires.

Le constat est pour le moins révélateur. Et fait même rire certains. Et pour cause ! Quelques-uns de nos parlementaires, des politiciens chevronnés, disent ne rien posséder. D’autres n’ont pas de maison ou de voiture. Ce qui ne reflète pourtant pas leur train de vie. Ont-ils eu recours aux prête-noms ou ont-ils enregistrés leurs biens au nom de leurs conjoints ou leurs enfants ? C’est en tout cas ce que chercherait à savoir l’ICAC, apprenons-nous. Certains de nos élus ont ainsi été placés sur une liste prioritaire depuis qu’ils ont déposé leurs avoirs à la commission anti-corruption au mois de décembre 2019.

Des membres du gouvernement et de l’opposition devront s’expliquer face aux limiers sur leur déclaration d’avoir. Du côté de l’ICAC, personne n’ose faire des commentaires sur les politiciens ‘targetted’, d’autant que ces derniers seraient la plupart issus des rangs du gouvernement. Jeudi dernier, le directeur général de l’ICAC, Navin Bheekarry qui participait à une fonction de ‘Tranparency International’, a toutefois confirmé à la presse que son équipe procèdera prochainement à l’étape de vérification des informations fournies par les élus ainsi que les anciens parlementaires. Certains seront d’ailleurs sanctionnés par des amendes, ayant dépassé le délai accordé pour déclarer leurs avoirs.

Outres ces politiciens qualifiés de « pauvres », la commission anti-corruption compte interroger ceux qui ont des biens « louches », la source de leur provenance étant douteuse. Un ancien ministre en particulier serait dans le collimateur de l’ICAC. Ce dernier est propriétaire de pas moins de 17 biens immobiliers à travers le pays. Selon les dispositions de cette nouvelle loi, l’ICAC a le devoir de faire une enquête pour connaître les sources de ces biens.

La prochaine étape, selon la commission anti-corruption, sera la publication des avoirs des hauts fonctionnaires et des cadres, qui sont également concernés par la déclaration des avoirs.

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Pravind Jugauth ne fait partie d’aucun ‘trust’

Le Premier ministre possède neuf propriétés à Paillotte, Mare Sèche, Valetta, Vacoas (3), Les Mariannes, Bras d’Eau et Port-Louis. Pravind Jugnauth a aussi une Mini Cooper et possède des « treasury notes » et des bonds au SBM Holdings. Il détient aussi des actions dans la société SOC Jugnauth & Fils bien que le nombre exact n’a pas été dévoilé. Le chef du gouvernement dit ne pas détenir des propriétés à l’étranger.

Fait notable : Pravind Jugnauth ne fait partie d’aucun ‘trust’, selon sa déclaration. Aucune mention n’est faite s’il est trustee ou pas du Sun Trust. Tout comme son père, sir Anerood Jugnauth, qui ne fait aucune mention du Sun Trust dans sa déclaration des avoirs.

Showkutally Soodhun n’a qu’une BMW 530i

L’ancien vice-Premier ministre et ministre des Terres et du Logement, Showkutally Soodhun, n’a ni maison ni propriété à Maurice. Il n’a pas transféré des biens non plus. Il ne détient qu’une BMW 530i, selon sa déclaration des avoirs.