Democracy Watch Mauritius

Par DWM Team

Pour des élections démocratiques, libres et justes, et pour des programmes électoraux bien réfléchis (en 2024)

Il n’est certainement pas trop tôt pour prendre déjà les devants et en parler ?

Democracy Watch pense que rien ne vaut une mobilisation citoyenne anticipée pour s’assurer du bon fonctionnement d’une institution démocratique vitale, comme les élections générales, une fois tous les cinq ans.

Nous invitons d’ores et déjà nos concitoyens à faire des commentaires et suggestions. Quoi surveiller ? Qui surveiller ? Quoi demander ? Quoi exiger ? Pour bien préparer ces prochaines élections.

Quelques facteurs de base se distinguent déjà :

  • Mesures pour assurer l’égalité des chances (Level playing field) pour tous les partis, candidats, circonscriptions et régions
  • De la part de chaque parti ou alliance prétendant prendre le pouvoir en 2024 : analyse de la situation du pays, de la région, des autres pays avec lesquels nous avons des relations diplomatiques, et de la planète, suivie de la publication de leurs conclusions
  • De la part de chaque parti ou alliance prétendant prendre le pouvoir en 2024 : proposition claire et détaillée de programme gouvernemental pour la République pour le quinquennat 2025-2029, basée sur leurs analyses et projections pour l’avenir
  • Exercice du choix des candidats (hommes et femmes, représentant toutes les composantes de la population, avec une vérification soignée de leur honnêteté, qualifications, expériences, sens du service, et, si déjà au Parlement, leur performance de 2019 à 2024 ou même avant)
  • Assainissement, voire élimination, des relations occultes que les politiciens (individus, partis, alliances) ont développées dans le passé avec des organisations socioculturelles, financières, politiques, mafieuses et autres, d’ici ou d’ailleurs
  • Des réformes constitutionnelles cruciales, comme déjà proposées par Democracy Watch et d’autres, afin d’assainir le cadre démocratique ; telles que la limitation du poste de Premier ministre à deux mandats, l’élection d’un Président au suffrage universel, le bon fonctionnement de l’Equal Opportunity Commission, etc.
  • Consultations, écoute et participation des différentes forces vives et civiques (syndicats, entreprises, ONG, groupements de citoyens, presse, senior citizens, associations, etc.)
  • Autres…

Y a-t-il une politique de deux poids, deux mesures à la police et/ou à la Commission électorale ?

Texte : Jack Bismohun, président de l’Union socialiste mauricienne : « Cette élection partielle (à la circonscription N°10 de Montagne-Blanche/Grande-Rivière-Sud-est) aura bel et bien lieu » (Mauricien du 24.7.2024)

Commentaire de Democracy Watch : Glissons sur la trop facile répartie : « Et que diras-tu si jamais l’Assemblée nationale, plébiscitée le 19.11.2019, est dissoute avant la tenue de cette partielle ? » L’intérêt de cet entretien journalistique se situe plus loin dans le texte. Jack Bismohun raconte. Il accompagne le candidat de sa formation politique à cette partielle. Les policiers, postés à l’entrée du Centre de dépôts de candidatures pour ce scrutin plutôt aléatoire, lui font savoir que la Commission électorale a donné des instructions pour ne laisser entrer personne d’autre que les candidats et leurs témoins, des électeurs inscrits de cette circonscription. M. Bismohun et ceux qui l’accompagnent obtempèrent et attendent sagement la sortie de leur poulain électoral. Leur stupéfaction est profonde. S’amène, en effet, une horde orangée des plus bruyantes, escortant le candidat MSM à cette partielle, fils d’ancien commissaire de police et de député/ministre flacquois, haut en couleurs poudrées. Les gabelous de service, tellement respectueux jusque-là des consignes électorales reçues, ouvrent pourtant béants les portails du centre de dépôt des candidatures, ouvrant ainsi et béatement la voie au candidat dynastique, à ses témoins, mais surtout aux centaines d’autres intrus, véhiculés ou pas, qu’ils soient ministres, députés, secrétaires parlementaires, conseillers de village et de district, agents politiques, gardes du corps, gorilles, bouncers, motards casqués, tambourineurs, partisans équipés de porte-voix, pouvant susciter l’envie d’anciens Speakers.

La population, ou plus exactement les dizaines de milliers de lecteurs du Mauricien, restent sur leur faim. L’interview, en effet, ne précise pas si le journaliste concerné à pris ou non la peine de solliciter la version de notre Police, substantiellement financée par nous, contribuables et consommateurs, ou encore celle de notre Commission électorale. Ainsi mises en cause par cette allégation médiatique, elles se devaient de tout faire pour clamer leur innocence. Nous attendons toujours. Pour effectuer toute mise au point ô combien bienvenue, ne disposent-elles pas d’officiers de relations publiques ni d’attachés de presse ? Nous ignorons donc toujours si notre police et notre Commission électorale ont pris ou non connaissance d’une situation que nous pouvons résumer de la façon suivante : soit Jack Bismohun est un fieffé menteur et se permet de raconter n’importe quel bobard à la presse qui la publie sans vérification ni contre-vérification, soit notre police et/ou notre Commission électorale pratiquent, en matière de règlements électoraux, une politique de deux poids, deux mesures, selon qu’elles ont affaire à de possibles opposants ou à des partisans du parti au pouvoir, en l’occurrence le MSM. Mais d’ores et déjà cette interview est gravée sur les colonnes indélébiles de notre presse écrite que des lecteurs plus perspicaces liront encore dans les décennies et les siècles à venir, y compris de l’autre côté du Bell Buoy en tête de rade.

La question demeure donc posée : Soit politique de deux poids, deux mesures, soit accusation mensongère ? Nous avons la version de Jack Bismohun. Nous attendons celles de notre Police et de notre Commission électorale. Anne, ma sœur Anne, ne vois-tu donc rien venir ? Si nous n’avons pas plus de chance que l’épouse de Barbe Bleue, nous devrons conclure que le double silence de nos Police et Commission électorale atteste de la véracité des allégations de Jack Bismohun. En pareil cas, il s’agit d’un accroc inacceptable de la part de notre Commission électorale, qui se doit d’être démocratiquement irréprochable et au-dessus de tout soupçon, comme la femme de César. Les enfants de nos enfants nous reprocheront notre pusillanimité.