Développement durable pour tous : comment combattre la pauvreté ?
Texte : « Tout le monde, sans exception, doit se sentir concerné par la question de la pauvreté! » (Extrait des réponses du Père Gérard Mongelard, Le Mauricien, vendredi 23 mai 2025)
Commentaires : Dans le contexte de l’organisation d’une table ronde organisée par le Diocèse de Port-Louis sur le thème : « La pauvreté aujourd’hui en 2025 », l’accent est mis sur le besoin d’approfondir notre compréhension sur cette réalité qui afflige et qui met en péril l’essence même de ce que nous sommes en tant qu’êtres humains.
En réfléchissant à cette louable initiative, il serait approprié de façonner notre pensée sur les bases constitutionnelles, démocratiques et humanisantes qui sont des valeurs essentielles de la société mauricienne.
A quoi servent ces valeurs ?
La constitution mauricienne sauvegarde l’intégrité et la dignité de nous tous sans exception. La démocratie permet une expression libre mais responsable dans la gestion de toute société qui aspire à un progrès à visage humain. Tout progrès humain significatif sera possible, si seulement des opportunités, libres de tout préjugé, sont offertes à chaque enfant, à chaque homme et à chaque femme selon leurs potentiel et mérites.
Avec ces valeurs, cette table ronde doit s’élargir pour que toutes les voix soient entendues non pour écrire un projet de développement mais pour comprendre de manière objective les enjeux de cette réalité que nous ne pouvons ignorer. Toute table accueille différentes personnes mais elle sert à satisfaire ce dont nous avons besoin. Que cette table ronde ne soit pas une énième initiative mais devienne une mission qui semble impossible mais sachons qu’avec l’appui de tous, tout est possible.
Comment les appliquer à notre contexte ?
Pour mieux cerner les causes de ce mal qui ronge notre société, deux notions fondamentales à notre compréhension doivent être considérées. Elles sont les suivantes :
1. Une perspective holistique
En 1987, la Commission des Nations Unies sur l’Environnement et le Développement, présidée par Gro Harlem Brundland, alors, Premier Ministre de la Norvège, (avec entre autres la contribution du PNUE et de son staff dont Michael Atchia) rédige un rapport qui a pour titre : « Notre avenir à tous » (Our Common Future). Il appelle à la coopération de toutes les nations pour combattre la pauvreté. Il définit pour la première fois le principe de développement durable (Sustainable Development), principe qui a guidé et inspiré tous les États du monde depuis.Ce rapport définit le terme « développement » comme un élément impératif qui nous permet de faire un constat des besoins présents sans compromettre la capacité des générations futures à prendre conscience de leurs propres besoins. Cette définition contient deux idées qui consistent à faire le constat des besoins et la mise en place des critères et spécifications. Cette réflexion globale devrait nous permettre à reformuler notre compréhension du progrès à visage humain.
Cette approche devrait nous illuminer car trois aspects fondamentaux du progrès humain sont définis. Ils sont : Le développement durable qui assurera la santé, la sécurité alimentaire et l’habitat. Le développement de chaque personne par la formation et l’emploi. Le développement de chaque personne en renforçant la capacité de faire des choix.
Tout cela, si pris au sérieux et sans s’infiltrer dans la démagogie, le sens de la responsabilité, primera en vue du bien commun. Cette nouvelle culture de vie si adoptée, mènerait chaque citoyen mauricien vers une meilleure qualité de vie. Inévitablement, cet aspect fondamental dans le combat contre la pauvreté demande la collaboration de tout un chacun.
2. Le principe de l’unité
Nous ne considérons qu’une seule race, la race humaine. La terre qui nous appartient est unique. Nous tous, issus de cette race humaine, constituons sur cette terre une seule nation au cœur d’une diversité culturelle qui est un patrimoine à protéger. Mais nous constatons que la pauvreté, qui devrait nous affliger, n’est que le fruit de notre incapacité à partager les biens de cette terre en employant des critères injustifiables. Elle nous accable, car elle prend sa source d’un esprit de compétition malsain qui ose prendre le dessus sur les plus faibles et sur ceux et celles à qui sont déniées des opportunités que cette terre leur offre.
Mais ce qui dérange surtout, c’est notre indifférence face à cette situation. Pourtant, si le patriotisme est bien ancré en nous, il bousculera cette indifférence et affirmera notre résistance aux maux d’une société dépourvue de compassion et d’égards envers les plus démunis, tant sur le plan matériel que social. Notre appartenance à cette nation est déterminante, car elle influence notre comportement et elle questionne, sans ambiguïté, notre élan patriotique.
Cet esprit d’unité ne pourra survivre s’il y a une abondance de slogans vides et creux. Il s’agit ici d’une authenticité de vie par rapport à notre mission de vivre ensemble dans une culture d’équité et de solidarité nationale.
Cet appel à la coopération est une invitation à la participation de tout citoyen pour développer un esprit d’égalité, pour promouvoir des opportunités où tous seront capables de ne plus être indifférents au sort des autres.
Epic victory for our sovereignty over the Chagos
When the official announcement was made by the UK government on 22 May 2025 on the final agreement on Chagos, the entire Mauritius population along with the Mauritian diaspora and friends all over the world jubilated.
Our 60-year-old struggle to convince different UK governments that Mauritius has legitimate sovereign rights over the Chagos has at long last come to a happy ending. Democracy Watch wishes, without delving into the whole saga, to highlight a few important aspects of our epic struggle, and the results obtained.
At the Constitutional conference at Lancaster House,London, in 1965, Mauritius was forced to agree to the excision of Chagos before the grant of our Independence.UK said it needed to operate a communications centre on one of the islands, namely Diego Garcia, for the defence of the West. That was subsequently converted into a major US military base.
The Chagossian workers and their families were inhumanly expelled to Mauritius and the Seychelles. It was years later that the UK paid some financial compensation to an Ilois Trust Fund.
At the time of Independence, SSR, the then Prime Minister, had to handle a lot of pressing issues like unemployment, low price of sugar, rising rice subsidies and therefore did not consider Chagos as a priority.
The sovereignty issue and the military base at Diego Garcia became an issue a decade after Independence when the MMM Opposition pressurized the government to act. SSR chose the diplomatic avenue by raising the matter at the UN, OAU, and the Non-Aligned Movement.
Then, in 1982, the first 60-0 government took the bold step to amend the Constitution to include Chagos and Tromelin as an integral part of our territory.
Successive governments under Anerood Jugnauth, Navin Ramgoolam, Paul Berenger and Pravin Jugnauth used both the legal and diplomatic means in their strategy to counter the UK government. Just to mention a few milestones:
1. The decision of the United Nations Convention on the Law of the Sea in 2010, recognising our rights on the marine resources in the Chagos waters.
2. The UN resolution, overwhelmingly voted, to refer the sovereignty issue to the International Court of Justice for an Advisory Opinion.
3. Ruling of the ICJ in favour of Mauritius in February 2019.
History will also record the long and costly legal battle waged by the Chagossian community under the leadership of Olivier Bancoult.
The much-expected breakthrough came in October, 2024 when the UK Prime Minister, Sir Keir Starmer, after consultation with both the Mauritius government and the Biden administration, officially announced an agreement on Chagos with all parties concerned. However, the agreement could not be signed because of impending elections in the US and Mauritius. As a result, different governments came to power and that necessitated new rounds of negotiations. The tempo increased once the amendments proposed by Navin Ramgoolam were cleared by the UK and a no objection was obtained from the Trump administration.
The wheel finally stopped at the feet of Sir Keir Starmer, Navin Ramgoolam and Donald Trump. A formal announcement was made by the parties concerned on the 22 May 2025.
Well done, Mauritius!
What next? How will we exercise our sovereignty over the Chagos? How do we make use of the new resources in the Chagos Archipelago? Do we have the necessary manpower? How to use the rent money optimally? There are more questions than answers.
Democracy Watch suggests that the government should constitute specialised teams to address all pertinent issues before the preparation on a master plan for the meaningful development of the Chagos Archipelago. The earlier the better.
DWM Team