Des éleveurs montent au créneau : Ils dénoncent le département vétérinaire du ministère de l’Agro-industrie

  • De nombreuses bêtes perdues par le laxisme de ce service

Cela fait cinq ans depuis que les frères Rossun, Nadeem (28 ans) et Naasir (26 ans), ont commencé l’élevage d’animaux ovins et bovins, comme les cabris, les boucs, les vaches et les bœufs à Vallée-des-Prêtres. Ils débitent la viande pour les fêtes religieuses musulmanes. Toutefois, ils nous affirment qu’ils ont été témoins de plusieurs cas de laisser-aller de la part des officiers et des vétérinaires du ministère de l’Agro-industrie, notamment ceux qui ont en charge les petits éleveurs, un laisser-aller qui leur a coûté des animaux.

Ne pouvant plus accepter cette façon d’agir, surtout après la perte d’une vache le mardi 18 février, les deux frères ont décidé de dénoncer cet état de choses pour que d’autres éleveurs ne font pas face à la même situation.

Nadeem Rossun nous explique qu’une vache dans sa ferme n’allait pas bien le mardi 18 février. Son frère et lui-même ont à plusieurs reprises essayé d’avoir un vétérinaire de l’Agro-industrie en urgence mais ce dernier prend environ deux longues heures pour arriver. Une fois sur place, le vétérinaire ne fait que regarder la vache sans même la toucher et prescrit des médicaments et des injections. Après que la piqûre lui est administrée, la bête est décédée dix minutes après. Les deux frères ont porté plainte au poste de police par la suite.

Durant le même après-midi, une autre bête devait commencer à souffrir. Les Rossun font de nouveau appel à un vétérinaire. La réceptionniste qui reçoit l’appel réagit désagréablement en disant qu’il n’y avait pas de vétérinaire disponible, car ce dernier s’est rendu dans le nord pour traiter un bœuf.

Les deux frères insistent pour que le nécessaire soit fait car ils ne veulent pas perdre une deuxième bête, mais la réceptionniste leur rembarre en disant « Mo deza pe rane zot ene service », ce qui les rend fous de rage. Ils ont dû solliciter l’aide des policiers, qui ont essayé d’appeler à leur tour le service de l’Agro-industrie de Réduit, mais personne n’était disponible pour prendre les appels. Ce n’est que vers 16 h  que les Rossun ont pu avoir les services d’un vétérinaire.

Le problème, selon les deux frères, c’est que ce ne serait pas la première fois qu’ils font face à une telle situation. Ils nous font comprendre qu’à part les retards pour arriver sur place, les vétérinaires semblent avoir un manque d’expérience dans le domaine, car ils ont souvent peur d’approcher les bêtes ! « Meme avec nou à coté, meme nou fini atass nou bane zanimo, zot per pou costé pou faire pikir ! », disent les frères. Autre souci : les vétérinaires font face à un manque d’équipements. Durant leur visite dans une ferme, ils n’ont pas des bottes ou des combinaisons pour faire leur travail.

En ce qui est des médicaments, Naasir et Nadeem font ressortir que dans la plupart des cas où un vétérinaire prescrit des médicaments ou des piqûres, ces produits ne sont souvent pas disponibles dans le bureau du service de l’Agro-industrie. Ils doivent se les procurer dans des pharmacies, et selon eux ces médicaments coûtent une fortune, soit Rs 3 500 par jour, pour des médicaments qui doivent être administrés en 15 jours. Des fois, après avoir administré les médicaments, les bêtes en meurent, ce qui constitue une perte importante pour un petit éleveur.

Les Rossun veulent faire entendre leurs voix pour que d’autres petits éleveurs ne fassent pas les frais d’un service qui laisse à désirer. Nous avons sollicité une explication auprès du ministère, qui nous a demandé de rappeler ultérieurement.

 

Neevedita Nundowah