Distinction illogique entre les caméras de Safe City et les caméras de surveillance privées

Les caméras de surveillance feront encore parler d’eux… Après celles de Safe City, c’est maintenant  au tour des caméras CCTV installés sur les lieux privés de faire couler l’encre. Toutefois, si les cameras de Safe City peuvent impunément empiéter sur votre vie privée, en étant exempt des protections de la Data Protection Act, tel n’est pas le cas pour les installations CCTV privées, qui sont aussi soumis à des règlements tatillons…

En effet, une famille a pris contact avec nous, ayant reçu une lettre émanant du Data Protection Office (DPO) en date du 16 août 2019, faisant état d’une plainte contre elle à cause des caméras de surveillance qu’elle a fait installer. Selon la plainte, enregistrée contre le chef de famille auprès du DPO, ce dernier devra dorénavant placer ses caméras CCTV de façon à ce que seulement sa cour soit couverte par les caméras, en vertu de la Data Protection Act.

Qui plus est, à son grand étonnement, notre interlocuteur découvre qu’il doit informer le public des raisons de la présence des caméras dans sa résidence privée, comme mentionné dans la lettre : ‘’Signs must be displayed to notify people entering your premise of any camera surveillance system. The signs must also include purposes(s) of capturing images.”

Il ne faut pas oublier que le ministre Mentor, Sir Anerood Jugnauth, lors d’une question du député Rajesh Bhagwan au Parlement le mardi 13 août, s’est attardé sur le fait que le gouvernement est en faveur de plus de caméras de surveillance à travers l’île. Pourquoi alors une restriction sur les caméras CCTV personnelles ? Des caméras CCTV sur les lieux privés peuvent effectivement être utiles en cas de crime ou de vol. Cela a toujours été le cas d’ailleurs.

Est-ce le fait d’enfreindre la vie privée des gens ? Si oui, les caméras de Safe City sont nettement pires car celle-ci pourront filmer à l’intérieur même des maisons. D’où le fameux « Riss rideau, reste endan ! », de la part du ministre Mentor.

Si on poursuit le raisonnement, si ces règlements sont appliqués aux caméras privées, ils doivent logiquement être appliqués pour celles de Safe City. Eh bien, détrompez-vous, les caméras de Safe City sont exemptées des règlements de la Data Protection Act, comme nous l’avait expliqué Xavier-Luc Duval, le leader de l’Opposition, dans notre édition en date du 18 août.

Nous avons essayé de joindre le Data Protection Office au téléphone pour des éclaircissements, mais aucune âme n’a répondu à nos innombrables coups de fil. D’ici là,  repositionnez vos caméras CCTV et veuillez informer le public les raisons pourquoi vous avez installé vos caméras !