Drame à Alexandra Falls : « Line aller san fer mwa salam », pleure le père de Zahir Ruhomaun

L’émotion était à son comble chez les Ruhomaun à Quinze Cantons, Vacoas. Ceux-ci sont dévastés par la mort soudaine de Zahir Ruhomaun, âgé de 17 ans seulement. Mazhar Ruhomaun, le père, n’aurait jamais imaginé que son fils allait lui quitter de cette façon. « C’est vraiment douloureux de perdre un proche, surtout quand c’est votre fils unique. C’est dur pour la famille de vivre une situation pareille », nous dit-il.

Mazhar Ruhomaun avait trois filles et un fils unique, Zahir. Ce dernier n’est aujourd’hui plus de ce monde, ayant été piégée par des grosses pluies subites alors qu’il effectuait une randonnée avec ses cousins et un ami. Ce père est complètement accablé par le départ inattendu de son fils qu’il avait tant aimé et qu’il considérait comme un ami. « Il était non seulement mon fils mais il était aussi mon ami. Il me confiait souvent ses secrets », nous confie-t-il.

Mazhar nous explique que le samedi 12 mars, il ne voulait pas que son fils, qui avait projeté de se rendre à Alexandra Falls en compagnie de deux cousins et un ami, y aille car il avait un mauvais pressentiment. Dans un premier temps, il ne lui avait pas donné la permission de s’y rendre. Mais le lendemain, Mazhar s’était ravisé. Il s’était dit que son fils était grand maintenant, et l’avait ainsi autorisé à partir à Alexandra Falls. « Mo ine penser mo garçon finn vine gran, ek mo finn laisse li aller », nous dit-il d’un ton où perçait le regret.

Zahir Ruhomaun avait mis fin à ses études à l’âge de 17 ans malgré qu’il fût doué car il voulait travailler à son propre compte. Le recteur de son collège l’appréciait, nous avoue son père, mais Zahir voulait faire les choses autrement. Il attendait d’avoir 18 ans pour s’inscrire à un cours de formation en coiffure. Il voulait en effet devenir coiffeur, projet qu’il avait fait part à son père. Son père nous explique qu’il était intéressé par les différents types de coiffure et voulait ouvrir son propre salon après sa formation. Mais hélas, son rêve n’aboutira jamais. « So rêve pou vine coiffeur ine reste kumsa mem », nous dit Mazhar. En attendant qu’il s’inscrive à sa formation, il aidait son père contracteur à gérer son entreprise.

Selon son père, Zahir aimait bien la mode. « Li ti content habillé ek ban grands marques », se rappelle son père. Mazhar le décrit aussi comme un garçon tranquille et obéissant. Il n’avait pas de mauvaises habitudes. De son côté, l’adolescent suivait toujours les conseils de son père et ne faisait rien qui pouvait nuire à sa réputation. Il ne fréquentait même pas des amis car son père ne voulait pas qu’il soit influencé. D’ailleurs, il ne sortait plus ou moins qu’avec ses proches et non pas avec ses amis.

Mazhar tient à lancer un appel aux Mauriciens qui ne savent pas nager de ne pas s’aventurer dans les lieux où la crue des eaux peut les emporter. Il demande aussi aux parents de bien surveiller leurs enfants pour éviter de tels drames. « Line aller san fer mwa salam », lâche enfin Mazhar, le cœur meurtri et rempli de tristesse.