Drame passionnel à d’Epinay:Abhisheck Dhunsoo avait-t-il informé ses proches qu’il avait déjà tué Benazir Gheesa ?

Le village de d’Epinay est sous le choc depuis vendredi après-midi. La raison, une jeune enseignante a été tuée par son petit ami. Les deux étaient sur le point de rompre leur relation. Mais Abhisheck Dhunsoo n’aurait pas digéré cela. Il a froidement tué l’élue de son cœur.

Nul n’arrive à comprendre ce qui s’est réellement passé jeudi après-midi. Les proches de Benazir Gheesa, 25, enseignante au collège DAV, signalent sa disparition au poste de police de Pamplemousses. Dans sa déposition, Koraisha Gheesa, 52 ans, explique que sa fille n’est pas rentrée à la maison après ses heures de travail. D’habitude, la victime rentrait à la maison chaque jour aux alentours de 15 h 30. Mais cette heure passée, Koraisha commence à s’inquiéter de l’absence de sa fille.

Aussitôt la disparition rapportée, les hommes du surintendant de police Kishore Deonarain, responsable de la Northern Division, prennent les choses en main. Le concours des Field Intelligence Officiers (FIO) est sollicité.

Un premier constat suscite l’inquiétude des policiers. La dernière fois que la jeune femme aurait été aperçue, c’était en compagnie de son petit ami dans la région et les deux ont par la suite disparu. Dans la matinée de vendredi, une équipe de la police de Terre-Rouge se rend au domicile d’Abhisheck Dhunsoo, 28 ans, à Ilot.

Arrivant sur les lieux, les policiers interrogent le suspect sur Benazir. « Oui, li ti avec moi. Nous ti alle parti Congomah. La bas, nous ine gagne la guerre. Après, pas conner kot line aller », explique ce dernier. Mais cette réponse ne satisfait pas les limiers. Au même moment, les policiers remarquent la présence des traces rouges au cou d’Abhisheck. Interrogé, le suspect, qui paraissait dans un état second, confie qu’il a tenté de mettre fin à ses jours, car il était dans un état dépressif après s’être disputé avec sa petite amie. Les policiers sollicitent alors un haut gradé, qui ordonne de transporter le suspect à l’hôpital du Nord pour des soins.

Les policiers continuent toutefois à lui poser des questions. Dans un premier temps, le suspect nie toute implication dans la disparition. Mais à la mi-journée, le sergent Arnasala, responsable des FIO du nord, prend les choses en main. Il s’est rendu personnellement à l’hôpital du Nord pour procéder à l’interrogatoire du suspect. Face à cet interrogatoire serré, Abhisheck finit par tout cracher. « Mone touille li akoz li ti pe rode kit moi », confie le suspect aux policiers. Il donne des indications sur l’endroit où il a dissimulé le cadavre de la victime, notamment dans un ravin à Congomah.

Avec l’autorisation des médecins, le suspect a été transporté sur les lieux du crime. Il indique aux limiers l’endroit exact où il a caché le cadavre de la victime. Entretemps, les Casernes centrales avaient mobilisé plusieurs unités de la police, parmi la Special Supporting Unit (SSU), la Major Crime Investigation Team (MCIT) et un hélicoptère. Les recherches n’avaient rien donné, jusqu’à l’arrivée du suspect, qui a conduit les enquêteurs à l’endroit précis.

À 16 h 30, le corps de la victime a été transporté à la morgue de l’hôpital Victoria aux fins d’autopsie. La victime a été étranglée et rouée de coups au visage et à la tête, selon le rapport d’autopsie.

Avait-il prémédité son coup ?

Selon l’enquête  policière, Abhisheck n’aurait pas digéré le fait que la jeune femme avait l’intention de le quitter pour un autre. Il a expliqué aux policiers qu’il a à maintes reprises tenté de convaincre la jeune femme de se marier avec lui, mais cela n’a pas marché. D’où la raison pour laquelle il a commis l’irréparable.

La police n’écarte pas la thèse d’un meurtre prémédité.  Selon des sources policières, Abhisheck Dhansoo aurait informé ses proches de ce qu’il a fait à Benazir Gheesa.

Les enquêteurs de la Major Crime Investigation Team (MCIT), chargés de l’enquête, attendent son rétablissement pour consigner sa version complète des faits sur les circonstances exactes entourant ce cas présumé de meurtre. En attendant, il nous revient que l’état de santé d’Abhisheck s’améliore. Il devra, dans les jours à venir, faire face aux enquêteurs de la MCIT.

 

Koraisha Gheesa : « Sa garçon la ti kidnap mo tifi ! »

À d’Epinay, chez la famille de la victime, c’est la consternation. Koraisha, la mère de Benazir, est sous le choc. Ses proches ont eu toutes les difficultés pour lui annoncer cette terrible nouvelle. Jusqu’à l’heure de vérité, elle gardait toujours une lueur d’espoir de retrouver sa fille en vie. Elle affirme connaître le suspect, mais ignorait que ce dernier entretenait une relation avec sa fille.

Selon Koraisha, sa fille était constamment harcelée par le meurtrier présumé. « Ena dimoune pe dire ki mo tifi so copain sa, menti sa. Tout le temps, sa garçon la ti pe nek harcèle mo tifi. Li ti même dire li, si to pa maryer ek mwa, mo pou alle suicidé », raconte Koraisha. C’est avec beaucoup de peine qu’elle nous a fait le récit de la journée de jeudi, le dernier jour qu’elle a vu sa fille vivante.

« Gramatin, line alle travaille normal, mais après sa garcon la ine kidnappe mo tifi ! Dimoune ine vine dire moi, line prend mo tifi ine mette dans loto », raconte cette dernière.

 

 Mahen Gungaparsad, prof de Benazir au collège : « Nous perdons un membre de la famille » 

Cette ancienne élève de Rabindranath Tagore SSS marquera à jamais les esprits de ceux qui l’ont côtoyé. Mahen Gungaparsad a eu Benazir comme élève à un moment donné de sa carrière. « Elle était une élève exemplaire.  Je me souviens qu’elle avait opté pour la langue et la littérature hindi au collège et qu’elle avait brillamment réussi ses examens. Elle était très gentille et j’avais de bonnes relations avec sa famille. Aujourd’hui, nous avons perdu un membre de notre famille. Nune perdi enn zenfan. Nous sommes peinés car nous gardons de bons souvenirs d’elle », explique Mahen Gungaparsad.

Ousmawtee Dhunsoo : « Mo garcon bien calme »

À Ilot, chez les Dhunsoo, on décrit Abhisheck comme un jeune homme calme. Mécanicien de profession, il était toujours dans son coin, consacrant son temps à effectuer des réparations sur les véhicules de ses clients.

« Vendredi gramatin, tout ti korek, Abhisheck ine boire so café tout », nous confie sa mère. Cette dernière, tout comme les proches de la victime, dit ignorer la relation entre Benazir et Abhisheck. Ousmawtee Dhunsoo confie qu’elle avait reçu la visite de la jeune femme l’année dernière à son domicile. La victime s’était en effet rendue au domicile d’Abhisheck pour les inviter au mariage de son frère. « Mo garson ti dire moi ki so camarade sa, pena nanien entre zotte », raconte cette dernière.

Uzmah, une amie de la victime : « Li pas mérite enn la mort coumsa »

Elles étaient presque inséparables. Uzmah, une proche amie de la victime, confie que Sarah était comme une sœur pour elle. « Dépi nou ale université nou camarades. Noune ress en bons termes. Mo garde bane bon souvenirs de Sarah », explique Uzmah. Cette dernière ne connaît pas Mithil. « Mone déjà trouve li coumsa enn cout mais mo pas conne li personellement. Zamais Sarah ti pé koz so kozé. Kan nou ti zoine dernier fois, li ti bien jovial comme d’habitude, li pas ti laisse conné ki li ena kit problem », confie Uzmah. Le départ soudain de son amie laissera un grand vide dans le cœur d’Uzmah. « Li pas mérite enn la mort coumsa. Li très chagrinant pour enn dimoune ki toujours prêt pou aide so prochain », dit-elle.